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En cette période de campagne, sur le chemin de la tête de liste de la coalition Pastef, des «mamies» n’hésitent pas à donner de la voie pour exprimer affection et soutien à Ousmane Sonko.

KAOLACK – Au cinquième jour de la campagne électorale, une chaleur suffocante règne à Kaolack. La caravane de Ousmane Sonko a élu son quartier général dans la région depuis mercredi dernier. Un vent sec, accompagné de poussière, impose l’endurance pour battre campagne. Mais le leader de Pastef et ses compagnons ne comptent pas revoir ni l’horaire ni l’agenda du jour pour aller à la rencontre des militants et sympathisants dans cette partie du Sénégal. Vers 15 heures, le convoi s’ébranle et fait cap sur Guinguinéo. Le cortège emprunte une piste latérite qui passe par Mbadakhoune, une commune du département, soulevant de la poussière qui réduit la visibilité et rend « l’air irrespirable ».

Les chauffeurs lèvent le pied sur l’accélérateur et roulent doucement. Après quelques minutes de route, le convoi arrive à Mbadakhoune. Un accueil chaleureux et coloré est réservé à la tête de liste de Pastef et sa délégation. Les habitants du village, tous âge confondus, sont massivement sortis pour dérouler le tapis rouge à leurs hôtes. Certains scandent le nom de Ousmane Sonko, d’autres dansent. Dans cette ambiance festive, Ndèye Sokhna attire l’attention. Âgée de 66 ans, elle brandit un poster de la tête de liste de la coalition Pastef. « Où est Ousmane Sonko ? Il est dans quel véhicule ? Je veux l’apercevoir », s’exclame-t-elle ! Mais elle n’a pas l’opportunité. Ousmane Sonko n’est sorti de son véhicule que 200 mètres plus loin pour communier avec la foule surexcitée. À l’instar de Ndèye Sokhna, elles sont nombreuses, les personnes du troisième âge qui « adulent » le leader de Pastef. Partout où la caravane passe, elles sont toujours visibles pour lui manifester leur soutien.

« Je l’ai vu, je peux rentrer »

Après Mbadakhoune, le convoi fait cap sur Guinguinéo où les militants ont sonné la mobilisation. Des voitures et des motos Jakarta forment une procession festive. Le camion de sonorisation diffuse des chansons à la gloire de la tête de liste de la coalition Pastef aux élections législatives anticipées du 17 novembre. Klaxons des véhicules, son des vuvuzelas et sifflets rythment le convoi. Ousmane Sonko, entouré du député Dr Souleymane Diallo, de Déthié Fall, de Boubacar Camara, de Maimouna Bousso, de Serigne Mboup, entre autres leaders, se dresse fièrement sur le toit de son véhicule, saluant la foule. L’hystérie est totale. Des cris de joie fusent de partout. Militants et sympathisants se bousculent, les uns pour serrer la main du leader du Pastef et les autres pour le voir.

Certains prennent des photos pour immortaliser le moment. Dans ce méli-mélo, Yaye Aby Guèye, une dame de 61 ans, capte notre attention. Elle exprime son admiration pour le leader de Pastef: « J’ai attendu plus de quatre heures pour voir Ousmane Sonko. Je l’ai vu, Alhamdoulilah ! Je peux rentrer. Cela fait trois jours qu’on l’annonçait dans la ville. Que Dieu le préserve et l’assiste », déclaret-elle. Toutefois, dans l’expression de sa joie, Yaye Aby Guèye n’oublie pas ses complaintes. « Dites-lui que nous l’aimons et que nous serons toujours avec lui, mais qu’il diminue le prix du riz et de l’huile », affirme la sexagénaire.

« J’étais sur le point de me coucher, mais… »

Après Guinguinéo, le cortège poursuit son chemin vers Gossas avant de prendre la direction de Nioro où il est arrivé aux alentours de 23 heures. Malgré l’heure tardive, les militants et sympathisants ont attendu leur chef de file pour communier avec lui. Dans cette ville, Maimouna Badji se distingue dans la foule enjouée. Âgée de 56 ans, elle dégage une énergie débordante. « J’ai appris tardivement que Sonko venait à Nioro. Je m’apprêtais à me coucher, mais en entendant les cris annonçant son arrivée, je me suis levée pour le voir. Cet homme est un véritable don de Dieu pour le Sénégal. Nous devons tous le soutenir », lance-t-elle au bout du souffle. « Lors de la présidentielle, j’ai voté pour sa liste et ce sera la même chose aux législatives », poursuit-elle. Vêtue d’un grand boubou bleu aux motifs blancs, Yama Traoré se tient fièrement devant le portail de la mairie de Sédhiou face au rond-point animé. Elle dit ne pas connaître son âge. « Je sais que j’ai 60 ans », lance-t-elle. À la vue de Ousmane Sonko, elle s’agite énergiquement pour le saluer. « Je le considère comme mon fils. Je le porte dans mon cœur », confie la dame dans une langue wolof approximative. « J’ai été à la Mecque l’année dernière et durant mon pèlerinage, je priais sans cesse pour lui. C’est un homme bien. Tout le Sénégal », poursuit Yaye, le souffle un peu coupé.

Dans cette campagne électorale, elles sont nombreuses, les femmes d’un âge mûr qui adulent le chef de file de Pastef. Lors de la journée de collecte de l’argent organisé par le parti au pouvoir, le 19 octobre 2024, dans un Dakar Arena plein à craquer, Ousmane Sonko interrompt son discours et saute du podium pour aller à la rencontre d’une femme d’un certain âge. Cette dernière, sur une civière, accompagnée par les secouristes, prenait part au grand meeting de Pastef à Diamniadio. La séquence avait vite fait le tour de la toile. Les « mamies » disent fonder beaucoup d’espoirs sur le projet et n’hésitent pas à manifester leur affection au leader de Pastef. Aliou DIOUF (Envoyé spécial)

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