By Le discours prononcé par le Président de la République du Sénégal, Bassirou Diomaye Faye, lors de l’ouverture de la 34e édition de la Biennale de Dakar, illustre à la fois la place essentielle de cet événement dans le paysage culturel mondial et l’importance de la transmission des savoirs et de l’art. Cette édition, placée sous le thème « The Wake, l’éveil, le sillage, xàll wi », met en lumière le rôle primordial de l’art comme miroir de la société et vecteur de réflexion sur un monde en constante évolution.
Dans son allocution, le président Faye a tenu à rendre hommage à plusieurs figures emblématiques de l’art sénégalais, disparues mais dont l’héritage continue de nourrir le Dak’Art. Des noms comme Issa Samb dit Joe Ouakam, Souley Keïta, et Ibrahima Kébé sont évoqués comme des pionniers ayant contribué à la définition de l’âme artistique de la Biennale. Le président a également souligné l’importance de la mémoire collective, célébrant la contribution de ces artistes au rayonnement de l’art contemporain africain.
Un moment particulièrement émouvant de ce discours a été l’hommage rendu à deux artistes plasticiens d’exception : Anta Germaine Gaye, spécialiste de la peinture sous verre, et Mouhamadou Ndoye, dit Ndoye Dout’s, décédé l’année dernière. Ces deux créateurs, bien qu’issus de parcours différents, ont marqué l’art sénégalais par leur engagement social et leur passion pour l’enseignement. L’un par son talent technique et son œuvre de transmission, l’autre par sa générosité et ses actions solidaires envers les plus démunis.
Le président a également salué le rôle vital de la Biennale dans la diffusion de l’art contemporain et la mise en lumière des artistes africains sur la scène internationale. Malgré les défis et les menaces extérieures, cet événement majeur a su garder sa place grâce au soutien continu de l’État du Sénégal, des institutions partenaires et du secteur privé. Il est devenu un lieu de rencontres, d’échanges et de réflexion, au carrefour des cultures du monde entier.
Enfin, en évoquant le thème de cette édition, le Président a insisté sur la vocation de l’art à capter l’éphémère et à organiser le chaos du monde pour lui donner du sens. « L’éveil », « le sillage » et « xàll wi » (qui signifie « la voie » en wolof) sont présentés comme des invitations à une réflexion profonde sur la mutation incessante de notre monde et la manière dont l’art peut en traduire la complexité.
Dans cette optique, la Biennale de Dakar s’impose non seulement comme un événement artistique, mais aussi comme un laboratoire de pensées, un espace d’innovation et de résilience, où les artistes, malgré les difficultés, continuent de transformer la réalité en œuvre d’art, construisant ainsi un pont entre le passé, le présent et l’avenir de l’humanité.
