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Investie sur la liste de la coalition « Jamm ak Njariñ » dans le département de Dakar, Dié Maty Fall décline, dans cet entretien, ses priorités si elle est élue député, au soir du 17 novembre. La candidate soutient que la politique n’est pas de l’animosité et invite les acteurs politiques à se focaliser sur les priorités des Sénégalais.

Après deux semaines d’activités, que peut-on retenir de votre campagne ?

La campagne se passe globalement très bien. C’est l’occasion pour les candidats de délivrer des messages instructifs à la population, de dire ce que l’on compte faire une fois élu et d’exprimer leurs idées en ce qui concerne la transformation économique et sociale de notre société. C’est l’occasion également de descendre sur le terrain, de se confronter aux réclamations des populations, de dialoguer avec elles directement et pas seulement à travers d’autres canaux de communication. C’est vraiment l’opportunité de savourer la démocratie participative. Bien entendu, nous connaissons à l’avance les préoccupations des populations avant de descendre sur le terrain. Le département de Dakar compte 19 arrondissements et chaque arrondissement a ses propres problèmes. Certains ont un problème d’emploi, de chômage, d’autres souffrent d’un manque d’assainissement, d’insécurité, de mobilité, d’habitat ou d’environnement. Cependant, les 19 arrondissements ont un problème commun, la cherté de la vie. La campagne électorale donne l’opportunité, pour les gens engagés au service de leurs concitoyens, de faire leur offre en vue d’améliorer les conditions de vie des Dakarois. Malheureusement, force est de constater que la violence s’est invitée à la campagne, dès le début.

Quelle lecture faites-vous des scènes de violence notées dans la campagne électorale ?

La politique n’est pas de l’animosité ni de la haine. L’opposant est juste un concurrent, un rival de façon temporaire. La pertinence des arguments doit primer sur la force physique, et ensuite le meilleur gagne puisque les populations vont départager les candidats. Pas la peine de s’entretuer pour gagner des voix. Les élections constituent un moment de joie et d’ambiance. C’est l’occasion pour les gens de danser, chanter et se railler les uns les autres au plus. Un candidat lance des piques et son adversaire lui répond avec truculence et le public en rigole. Parfois, vous vous retrouvez dans des endroits où les gens vous disent : « on ne va pas voter pour vous » et certains se moquent ouvertement de vous. Cette ambiance bon enfant fait le sel d’une campagne électorale. Malheureusement, depuis le début de la campagne des élections législatives anticipées, « Pastef » et « Sam Sa Kaddu » s’affrontent violemment. La paix et l’intelligence doivent être mises en avant, pas les émotions, c’est le meilleur moyen de gagner le cœur des électeurs. Je regrette aussi l’ouverture de la saison de la transhumance politique massive. Bien que je n’ai pas voté pour Pastef, j’espérais que cette pratique allait disparaître de l’espace politique sénégalais avec l’accession au pouvoir de ce parti se proclamant autrefois antisystème.

Comment peut-on éradiquer ce mal ?

En fait, la violence n’est pas seulement le fait des hommes et des femmes politiques. L’éradication de la violence commence au sein des foyers où ces garçons qui vont devenir des gros bras et des nervis doivent être éduqués à la citoyenneté et aux droits et devoirs civiques. J’en appelle à la responsabilité des mères et des femmes pour que dès le plus jeune âge, elles inculquent à leurs garçons le sens des responsabilités, de la citoyenneté, les valeurs de paix, de la non-violence envers leurs sœurs et les femmes. J’en appelle aux autorités chargées de la sécurité et de la justice pour mettre un terme à ces violences incompréhensibles et insensées.

Une fois à l’Assemblée nationale, quelles seront vos priorités ?

C’est d’abord et avant tout de permettre l’accès à une citoyenneté égale pour toutes et pour tous. Être députée, c’est s’oublier un peu et penser aux autres qui ont moins de chance. À cet effet, le gouvernement doit interdire définitivement la mendicité et le racolage dans les rues. Si les Sénégalais veulent donner de l’aumône, il y a des maisons dans leur voisinage, des mosquées, des églises et d’autres endroits où ils peuvent le faire utilement et discrètement. En tant que député, je vais me pencher sur le sort de nos filles, nos sœurs, nos enfants et nos concitoyens handicapés pour qu’ils soient intégrés dans toute la société et la cité. L’école républicaine française, coranique, professionnelle et de métiers doit être rendue accessible et obligatoire à tous de 6 à 18 ans. La même chance doit être donnée à tout le monde. L’éducation et la formation sont cruciales pour le développement de toute Nation et la construction de la citoyenneté dans la société. Les hommes politiques devraient réfléchir et échanger sur ces problèmes au lieu de s’étriper à travers leurs caravanes et leurs nervis. Ce qui sera plus utile aux Sénégalais dont ils convoitent les suffrages. Propos recueillis par Mariama DIEMÉ

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