Le président tchadien, Mahamat Idriss Deby, a estimé que l’accord de coopération en matière de défense liant son pays à la France, officiellement rompu jeudi, n’apportait au Tchad ‘’aucune valeur ajoutée réelle sur le terrain militaire’’.
‘’Cet accord de défense ne nous apportait aucune valeur ajoutée réelle sur le terrain militaire où nous faisons face seuls, à des défis variés et sérieux, notamment des attaques de dimension terroriste’’, a déclaré dimanche le chef de l’Etat tchadien.
Intervenant lors d’une adresse à la nation, Mahamat Idriss Deby a affirmé que l’accord signé à une autre époque par d’autres acteurs et dans un contexte différent, était devenu au fil du temps obsolète, complétement obsolète.
Dans la foulée de déclarations faites jeudi dans des médias français par le chef de l’Etat sénégalais actant de facto le départ prochain des 350 militaires français établis au Sénégal, Ndjamena a, dans un communiqué émanant de son ministère des Affaires étrangères, annoncé sa décision de rompre l’accord de défense que le Tchad avait signé avec la France.
Cette décision de rupture rendue publique quelques heures après une visite du chef de la diplomatie française, Jean-Noël Barrot ‘’ne concerne que l’accord de coopération militaire dans sa configuration actuelle’’.
Cet accord avait été signé à une autre époque avec d’autres acteurs, de part et d’autre dans un contexte tout aussi différent’’, a expliqué le président du Tchad en répétant qu’il ne correspondait plus ni aux réalités sécuritaires, géopolitiques et stratégiques de son pays, encore moins à ses attentes légitimes quant à la pleine expression de sa souveraineté.
‘’La rupture de cet accord doit engendrer au niveau de nos forces de défense et de sécurité plus de la responsabilité, d’engagement et de concentration pour mieux défendre l’intégrité du Tchad et assurer la sécurité de ses citoyens’’, a-t-il fait valoir.
Le président de la République du Tchad n’a pas manqué d’insister sur le fait que la décision de rupture n’avait pas été prise de manière légère.
‘’Elle résulte d’une réflexion approfondie et d’une évaluation minutieuse. Elle répond à un engagement pris devant le peuple tchadien à travers un projet de société ayant mis en exergue la promesse de bâtir des relations réciproques et équilibrées avec des pays frères et amis dans un esprit d’indépendance et de respect de la souveraineté des Etats’’, a-t-il tenu à rappeler.
Pour Mahamat Idriss Deby, le Tchad en tant qu’Etat souverain fort de ses 66 ans de marche depuis la proclamation de son indépendance, est pleinement en droit et même dans l’obligation de définir librement ses relations internationales, de choisir les formes de coopération qu’il souhaite et de conduire sa politique de défense en fonction de ses priorités.
AKS/ASG