Deux ans après la disparition de Didier Badji et la mort de Fulbert Sambou, l’enquête judiciaire semble au point mort. Lors de son passage à l’Assemblée nationale, le ministre de la Justice, Ousmane Diagne, a affirmé que « l’affaire est toujours en cours d’instruction et que les responsables seront traduits en justice. »
Selon les informations du journal Les Échos, le juge d’instruction initialement en charge du dossier avait émis une délégation judiciaire destinée aux autorités de la gendarmerie. Cette délégation visait à retracer les appels téléphoniques des deux gendarmes disparus. Cependant, cet acte judiciaire n’a pas eu d’effets et le magistrat a été muté à un autre poste, souligne le journal.
Depuis, aucune avancée significative n’a été enregistrée dans le cadre de cette affaire. Les déclarations du ministre de la Justice laissent espérer que de nouveaux développements pourraient survenir sous l’autorité des nouvelles équipes judiciaires et des responsables actuels de la gendarmerie.
Pour rappel, Didier Badji, adjudant-chef, et Fulbert Sambou, sergent, ont disparu le 18 novembre 2022. Quelques jours plus tard, le 23 novembre, le corps sans vie de Fulbert Sambou a été retrouvé, tandis que Didier Badji reste introuvable. À l’époque, certains observateurs avaient pointé du doigt le régime de Macky Sall, soupçonné d’être impliqué dans cette affaire.
Les déclarations de l’ancien ministre de la Justice, Ismaïla Madior Fall, avaient également suscité des interrogations. Ce dernier avait laissé entendre que l’affaire pourrait être couverte par une loi d’amnistie avant de revenir sur ses propos, évoquant une erreur. Cette sortie avait néanmoins alimenté les spéculations et renforcé les doutes sur l’implication de certaines autorités dans le drame.
Les familles des victimes, toujours dans l’attente de réponses, espèrent que l’arrivée d’un nouveau juge d’instruction au troisième cabinet relancera l’enquête et permettra d’établir enfin les responsabilités.
Ndeye Fatou Touré