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Soucieux de donner un enseignement de qualité à leur progéniture, des parents inscrivent leurs enfants dans les établissements d’enseignement privé. Tout de même, certains se plaignent de la cherté des services offerts. Frais d’inscription et de scolarité « exorbitants », contributions à des fêtes, les études en maternelle plus chères que les études universitaires… les parents d’élèves lancent un cri de cœur face à ce qu’ils qualifient de business des écoles privées. Ils se désolent des dépenses interminables et parfois « inutiles » dans ces écoles qui sont imposées aux élèves.

 Certains parents d’élèves les choisissent pour la régularité des cours, d’autres pour les conditions d’études ou encore pour la rigueur dans les études. Mais les écoles privées sont devenues un véritable casse-tête pour eux. Pour cause, les dépenses ne finissent jamais dans ces établissements privés et ce, du début jusqu’à la fin de l’année scolaire. En plus des frais d’inscription et de scolarité qui sont jugés « exorbitants » et qui varient d’une école à une autre, il y a les achats de fournitures scolaires, les contributions pour les fêtes, et bien d’autres frais que les parents d’élèves considèrent comme « inutiles ». Si certains établissements privés annoncent de but en blanc leur augmentation des tarifs mensuels en début d’année, d’autres l’appliquent de façon « détournée » en les imputant aux frais de transport, de fêtes, d’inscription ou autres.

Face à cette situation, beaucoup de parents d’élèves s’interrogent sur les raisons de ces dépenses interminables. Selon eux, toute une stratégie est mise en œuvre pour leur soutirer de l’argent. « Les écoles privées nous sucent. Chaque année, je débourse près de 700 mille FCFA pour mon unique fille. Mais je vous jure que presque chaque semaine, elle rentre avec des notes pour nous dire qu’elle doit payer ceci ou cela. Parfois, ce sont des choses qui n’ont aucune importance mais en tant que parent, je suis obligé de payer pour elle. Les écoles privées n’ont aucune pitié pour les parents. Je vous assure. On est soumis à tous les sacrifices qu’on soit aisés ou pas », se désole un parent d’élève du nom de Lamine Sy rencontré à côté d’une librairie à Grand Yoff.

Un autre parent d’élève embouche la même trompette. A son avis, les écoles privées sont devenues un business qui ne dit pas son nom. « Chaque année, l’école me coûte la peau des fesses. C’est difficile même si j’avoue que dans l’école privée où j’ai inscrit mes trois enfants, on étudie bien. L’année me revient presque à deux millions de FCFA sans compter les autres dépenses », fait savoir Moussa Diop. De quoi se poser une question. «Je me demande même si tous mes enfants resteront toujours dans le privé », s’interroge-t-il ? Pour sa part, Abdou Guèye, parent d’élève, affirme que tous ses enfants sont scolarisés dans des établissements privés. Tout de même, il se dit épuisé par des dépenses. « Les études en maternelle sont plus chères que les études universitaires. C’est une incongruité sénégalaise. En plus des frais d’inscription, on me demande de cotiser pour les fêtes de Pâques, de Noel, de payer même des photos d’album qui n’ont presque plus de valeur aujourd’hui à cause des smartphones. En début d’année, la liste des fournitures scolaires pour les enfants parfois composées de clés et/ou de fascicules exclusivement conçues par des établissements est tellement longue et on t’exige de tout acheter », a-t-il indiqué.

Face à la cherté des services offerts dans les écoles privées, les parents d’élèves appellent le gouvernement à exercer un contrôle sur les écoles privées, en prenant des mesures pour fixer les prix en fonction du niveau et de la capacité de l’école. Pour d’autres, l’Etat doit également refonder l’éducation publique. « L’Etat doit prendre des dispositions. Si les gens envoient leurs enfants dans les écoles privées, c’est parce qu’il n’y a pas une bonne formation dans les écoles publiques. Les grèves sont récurrentes. Sans oublier le déficit d’enseignants. Donc, c’est à l’Etat de renforcer l’enseignement de masse. Avant, il n’y avait pas d’écoles privées mais la formation était de taille. On avait de grands intellectuels », a fait savoir Lamine Sy. Même si les parents d’élèves rencontrés se plaignent de la facture « salée » des écoles privées, ils soutiennent ne pas avoir de choix. Et pour cause, l’école de la République qui a produit nos cinq Chefs d’État, Leopold Sédar Senghor, Abdou Diouf, Abdoulaye Wade, Macky Sall et aujourd’hui, Bassirou Diomaye Diakhar Faye, est laissé à l’abandon.

Mariame DJIGO

editor

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