Le syndicat charge Amadou Aly Mbaye, dont le mandat à la tête de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar a officiellement pris fin le 22 juillet dernier. Les enseignants exigent son départ immédiat du rectorat, l’accusant de multiples dérives. Le syndicat charge Amadou Aly Mbaye, dont le mandat à la tête de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar a officiellement pris fin le 22 juillet dernier. Les enseignants exigent son départ immédiat du rectorat, l’accusant de multiples dérives.
La crise à l’Université Cheikh Anta Diop (UCAD) de Dakar s’intensifie. Dans un récent communiqué incendiaire, le Syndicat Unitaire et Démocratique des Enseignants du Sénégal (SUDES/ESR) a tiré à boulets rouges sur le recteur Amadou Aly Mbaye, qu’il considère désormais comme un “ancien recteur”.
Cette décision fait suite aux propos tenus par Mbaye dans un entretien au quotidien Le Soleil, où il accusait le syndicat d'”entretenir un conflit procrastiné” contre lui et de s’être “radicalisé”. Des allégations que le SUDES/ESR réfute catégoriquement : “Ces accusations sont non seulement infondées, mais aussi profondément offensantes pour nos camarades qui œuvrent pour l’amélioration de l’enseignement supérieur.”
Au cœur des tensions, la fin du mandat de 5 ans de Mbaye, officiellement arrivé à terme le 22 juillet 2024 selon la loi de 2015 sur les universités publiques. “L’obstination à se maintenir en poste constitue un grave manquement aux principes de bonne gouvernance”, tance le syndicat, déplorant la “complaisance coupable” du Conseil d’administration qui refuse de lancer un appel à candidatures.
La goutte d’eau ? La nomination controversée en 2021 d’un directeur à l’Institut de Français pour les Étudiants étrangers, en violation du décret de 1979 selon le SUDES/ESR, qui dénonce des “actes ignobles” de représailles du recteur envers les contestataires. “Quand les camarades ont protesté, sa réponse fut de leur couper le salaire durant 5 mois, de retenir leurs bons de voyages et le comble fut de suspendre leur couverture médicale. De quel côté se trouve la radicalité ?”
Face à cette “rébellion” du recteur et du Conseil d’administration “constitué en majeure partie de ses amis”, le syndicat apporte son soutien au ministre de tutelle Abdourahmane Diouf. “Nous l’encourageons à traduire en acte son excellente lecture de la situation et à ne céder à aucune pression.” Dans le cas contraire, il préconise “la dissolution du Conseil d’administration” et que le ministère exerce son “devoir de substitution” pour le respect des procédures.
“Depuis le 23 juillet 2024, nous ne reconnaissons plus M. Mbaye comme recteur légitime. Tout acte administratif qu’il prendra sera considéré nul et non avenu”, martèle le SUDES/ESR, appelant à un “choix rapide et apaisé d’un nouveau recteur” à l’issue d’un appel à candidatures. Un bras de fer sans précédent qui risque de plonger l’UCAD dans une profonde crise institutionnelle.