Tiens, ça ne vous trotte pas souvent dans la tête cette envie subite de vouloir prendre le large et quitter le climat infect de ce charmant pays ? Pas bien sûr par pirogue, mais s’offrir un billet aller (avec un retour open !) vers d’autres cieux moins polluants pour mieux respirer et se changer les idées. Fuir ce pays des paradoxes où l’on a tendance à entretenir la méchanceté gratuite. Rien que pour faire mal à son prochain.
Dénigrements, mensonges, insultes, dignités bafouées et vies brisées. Ce sont là des pratiques auxquelles s’adonnent des individus vils. Et ceux qui s’illustrent le plus dans ce registre ont choisi la profession désincarnée de journaliste pour sévir. D’autres, sortis de nulle part, se font appeler chroniqueurs. Il parait que certains d’entre eux, entretenus par des gens de l’ancien régime, étaient en conclave ce weekend end dans un réceptif de la place. Leur mission destructrice consisterait à mettre les nouveaux dirigeants en mal avec la population. Bien entendu, des médias bien ciblés leur ouvriront leurs studios ou leurs plateaux.
Nos télés sont ainsi devenues le réceptacle de tout ce qui est pourriture. De ce médium, des parents préoccupés par la bonne éducation et la santé mentale de leurs progénitures, ont tendance à zapper ou éloigner les tout-petits. Tellement on y entend tout ce qui est vilenie. L’interdiction d’un feuilleton passant dans une chaîne de télé par le Conseil National de Régulation de l’Audiovisuel à cause des injures proférées par de grandes personnes, constitue la dernière preuve en date, s’il en était besoin, de cette déchéance.
C’est pire de se réveiller le matin et de suivre ceux qui font la revue de presse sans aucune censure. On en arrive même à se demander si ce ne sont pas des chiffonniers qui publient certains journaux. Un métier investi par des condottieres. Ce qui fait que l’on a souvent envie de tout jeter aux orties et s’éloigner du métier de journaliste, tellement la profession est envahie de personnes peu recommandables. Un exemple achevé, et particulièrement dégoutant, nous a été servi en ce début de semaine.
Après avoir accusé le général Cheikh Sène des crimes les plus abominables, bafouant sa dignité de père de famille et de soldat aux excellents états de service, un éditeur est revenu avec son torchon pour, a-t-il dit, rétablir une vérité tout en sachant qu’il a raconté sciemment des balivernes dans le but d’atteindre l’honorabilité d’un citoyen qui a servi dignement son pays. Des entorses auxquelles nous habituent une presse invisible dans les kiosques et des journaux à une seule page : la une pour être lue dans les revues de presse. Des torchons animés par des flibustiers sans foi ni loi qui s’amusent à « tuer » des modèles.
KACCOOR BI – LE TEMOIN