Déficit d’enseignants, persistance des abris provisoires, grèves des syndicats d’enseignants : les maux gangrènent le système éducatif ces dernières années. Autant de difficultés qui font qu’aujourd’hui, les défis à relever restent nombreux dans le domaine de l’éducation. Une situation qui nécessite des remèdes de cheval pour rendre le système éducatif plus performant.
Dans moins de deux mois, les élèves vont reprendre le chemin de l’école pour l’année scolaire 2024-2025. Même si la précédente année scolaire a connu quelques remous tout au début à cause de la situation socio politique du pays, les derniers mois ont été relativement calmes et les examens de fin d’année se sont bien déroulés. Ce qui laisse penser à une prochaine année scolaire peut-être apaisée.
Cependant, il faut dire que ces dernières années, l’école sénégalaise a été minée par le virus des grèves cycliques. Entre débrayages, boycott des cours et évaluations, la crise est multiforme et a été surtout liée aux lenteurs administratives, à l’équité dans le traitement salarial, aux problèmes d’infrastructures scolaires et d’abris provisoires mais aussi au déficit d’enseignants. Ce qui avait fini par avoir des répercussions sur les volumes horaires d’enseignement et le taux de réussite aux examens. Pour l’année scolaire 2023-2024, le taux de réussite au baccalauréat est de 50,50%. Celui-ci connait ainsi une légère baisse par rapport à celui de 2023 qui était de 51,61% alors qu’en 2022, le taux de réussite au bac était de 51,99%. Quant au Brevet de fins d’études moyennes (Bfem) 2024, le taux de réussite est de 73,94% au niveau national alors qu’en 2023, il était de 76,3%, soit une baisse de 2,36%.
Ces maux qui gangrènent le système éducatif sénégalais depuis plusieurs années, nécessitent ainsi des remèdes de cheval pour rendre enfin le système performant ou dynamique. Depuis l’installation des nouvelles autorités, des mesures ont été annoncées dans ce sens. Il s’agit, par exemple, de l’évaluation du système éducatif dont « les programmes sont en inadéquation avec les réalités nationales, les enjeux du numérique et les besoins de l’économie nationale ». L’amélioration de la qualité des enseignements tient également à cœur le nouveau gouvernement. L’introduction de l’anglais à l’école primaire fait également partie des chantiers du nouveau gouvernement. Dernièrement, les ministres en charge de l’Education nationale et de la Fonction publique ont décidé d’apurer toutes les instances administratives de décisions de nomination aux postes de responsabilité et d’arrêtés d’admission aux examens professionnels concernant des milliers d’enseignants, à travers la signature d’un partenariat. Ces mesures constituent des avancées significatives dans la régularisation des dossiers administratifs des enseignants et pourront contribuer à l’apaisement du système éducatif.
Tout de même, on se rappelle de l’accord « historique » du 26 février 2022 entre les syndicats d’enseignants et l’ancien régime qui portait sur le relèvement de la rémunération des personnels de l’éducation et de la formation et sur la revalorisation du régime indemnitaire de fonctions dirigeantes et administratives qui avait permis de lever le mot d’ordre de grève après près de trois mois de perturbations. Mais l’accalmie dans le système éducatif n’aura été que de courte durée car les syndicalistes avaient accusé le gouvernement d’avoir violé le protocole d’accords. Reste maintenant à savoir si les diverses mesures prises par les nouvelles autorités pourront enfin avoir un effet sur le système éducatif.
M. DJIGO