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Le gouvernement a pris une trentaine de mesures en vue de l’approvisionnement du pays en eau potable, dont les besoins de financement ont été évalués à 1.627 milliards de francs CFA, lors d’un conseil interministériel tenu mardi à Dakar.

Lors de cette rencontre gouvernementale présidée par le Premier ministre, Ousmane Sonko, il a été demandé au ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement, Cheikh Tidiane Dièye, d’organiser de ‘’larges concertations’’ sur l’eau et l’assainissement, au plus tard avant la fin d’octobre prochain.

Les concertations permettront aux pouvoirs publics de ‘’disposer d’un diagnostic fiable et inclusif du secteur’’ de l’eau et de l’assainissement, de proposer aussi des ‘’stratégies appropriées pour la prise en charge durable des préoccupations’’ des consommateurs, a dit le ministre, secrétaire général du gouvernement, Ahmadou Al Aminou Lo, en énumérant les décisions prises par le conseil interministériel.

Une nouvelle lettre de politique sectorielle conforme au projet de développement économique et social des autorités gouvernementales sera élaborée, selon M. Lo.

Le ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement a été invité à faire des propositions au gouvernement, au plus tard à la fin du premier trimestre de 2025, en vue de la mise en œuvre du Programme national d’accès sécurisé à l’eau et à l’assainissement.

Cheikh Tidiane Dièye est chargé d’‘’élaborer, de manière concertée et participative, un nouveau projet de code de l’eau’’, qu’il présentera au gouvernement au plus tard en décembre 2025.

M. Dièye et Ahmadou Al Aminou Lo doivent aussi créer et faire fonctionner une haute autorité chargée de la régulation du secteur de l’eau, au plus tard en décembre prochain.

Le ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement, Cheikh Tidiane Dièye

‘’Le ministre l’Hydraulique et de l’Assainissement veillera, conformément au principe d’équité territoriale, à la desserte en eau potable de l’ensemble des localités riveraines du lac de Guiers’’ (nord), a dit M. Lo en présentant les mesures prises par le conseil interministériel.

Le ministre des Finances et du Budget, Cheikh Diba, et son collègue chargé de l’Hydraulique et de l’Assainissement sont chargés de prendre ‘’des mesures de restauration de l’équilibre financier du sous-secteur de l’hydraulique urbaine’’.

Le conseil interministériel a relevé de ‘’fortes disparités’’ entre les collectivités territoriales en matière d’accès à l’eau potable. ‘’En dépit d’un taux d’accès amélioré de 96,9 % à l’eau potable et d’investissement de près 200 milliards de francs CFA durant les dix dernières années, il est noté de fortes disparités entre les communes rurales, les départements et les régions, plus particulièrement dans les régions de Kolda, Kédougou, Sédhiou, Tambacounda et Ziguinchor’’, a signalé le secrétaire général du gouvernement.

Dans ces régions, ‘’le taux d’accès à l’eau potable est extrêmement faible. Il est également à relever que la qualité de l’eau pose de réels problèmes de santé publique dans le bassin arachidier et le sud-est du pays’’, rapporte M. Lo.

Il a été demandé au ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement de procéder, d’ici à la fin de cette année, à une ‘’évaluation indépendante’’ de la réforme du service public de l’eau potable en milieu rural, dans le but de combler les insuffisances.

Cheikh Tidiane Dièye et son collègue chargé des Finances et du Budget, Cheikh Diba, lors du conseil interministériel sur l’eau et l’assainissement  

Cheikh Tidiane Dièye est appelé à proposer des mesures permettant d’impliquer davantage les collectivités territoriales et les populations dans la gestion de l’eau.

Le conseil interministériel signale que le Sénégal a investi 776 milliards de francs CFA dans l’approvisionnement des villes en eau, de 1996 à 2023. Malgré cela, ‘’le système d’approvisionnement en eau potable, dans le triangle Dakar, Mbour et Thiès notamment, sera exposé à des déficits de 110.000 mètres cubes par jour en 2025, et de 290.000 mètres cubes par jour en 2030’’, si l’État n’investit pas suffisamment dans ce domaine, selon un document présenté au conseil interministériel.

Il signale que la Société nationale des eaux du Sénégal fait l’objet d’un ‘’déséquilibre financier’’ aggravée par des factures d’eau non payées par l’Administration publique et des entités autonomes de l’État.

Une ‘’dégradation sévère’’ de la situation financière de la SEN’EAU, la société Eau du Sénégal, a été relevée, de même qu’une dégradation de la qualité de l’eau du lac de Guiers.

APS

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