Crimes, vols, détournements dans ce pays, on parle de vols lorsqu’il s’agit du petit peuple qui dérobe des poulets, des moutons, des couvercles d’égouts, des batteries de voitures, des téléphones portables et de détournement pour les délinquants à cols blancs qui prennent des milliards ! , mensonges, délation.
Voici résumé le quotidien de cette belle terre dont on dit pompeusement qu’elle est celle de la Téranga. Tout le monde semble n’avoir comme divinité que le dieu Mammon. Il est au cœur de tous les conflits et de tous les enjeux. La dignité légendaire du Sénégalais si tant est qu’elle a jamais existé… fout le camp au profit de l’argent qui cannibalise et gangrène les relations les plus franches, les plus sincères.
On tue pour l’argent, on brade des terres pour s’octroyer de privilèges indus, on ment pour jouir des richesses de l’autre, on s’exerce sans pudeur à la calomnie et à la délation. Une bonne partie de jeunesse se complait dans l’oisiveté, la mère de tous les vices, et refuse de se battre pour son pays. Si nous en sommes arrivés à ce niveau de délabrement, c’est parce que ceux qui devraient donner l’exemple (le bon, bien sûr !) ont lamentablement échoué, n’ayant que la malhonnêteté à proposer à ceux à qui ils étaient censés indiquer le droit chemin.
C’est symptomatique de voir des gens qui se sont farouchement opposés à des personnes qu’elles traitaient de tous les noms d’oiseaux, s’aplatir devant elles, s’accrochant à leurs postes et attendant, les fesses bien collées à leurs fauteuils, d’être révoqués. D’autres ne prient que pour l’échec des nouveaux dirigeants auxquels ils s’opposent sans discernement, ne leur trouvant que des défauts. Nos rues sont remplies de bras valides qui ont déserté des terres arables pour de petits métiers sans avenir ou qui encombrent les trottoirs de la capitale de leurs camelotes.
Une jeunesse dépourvue de modèles, qui pense que l’Eldorado se trouve ailleurs, oubliant qu’elle l’a à portée de main dans une Afrique à bâtir. Une Afrique qui, surtout, regorge de richesses, de terres et d’eau. La dernière actualité en date, ce sont ces milliers de migrants tentant de traverser la frontière du Maroc vers l’enclave espagnole de Ceuta. Parmi ces desperados, des centaines ont essayé de rejoindre l’enclave à la nage au péril de leur vie. L’autre incongruité dans ce pays à la parole assourdissante, c’est le silence démissionnaire des élites accrochées à la politique comme des gueux en quête de pitance.
KACCOOR BI – LE TEMOIN