Combien de temps faudra-t-il pour gommer les douloureuses cicatrices des événements de mars 2021 à février 2024 ? Il faudra indubitablement une longue période pour effacer ces blessures qui restent encore béantes. Des familles portent le deuil pendant que d’autres supportent les traumatismes de leur privation de liberté dans de lugubres cachots après avoir été humiliés à travers d’interminables retours de parquet.
Des personnes ont tout perdu et d’autres souffrent dans leur chair et leur âme. Leur séjour carcéral a été ravageur sur leur psychisme. Des familles se sont disloquées, laissant des responsables dans la souffrance et le dénuement. La répression de ces moments les plus terribles de notre histoire politique a été tout simplement monstrueuse et Ignoble.
Même la gouvernance du président Senghor aux premières heures de nos indépendances usurpées n’avait pas été aussi répressive et cruelle. Le moins que l’on puisse dire est que ce pays revient de loin après avoir touché le fond. Le paradoxe est que les responsables de ces sévères répressions sont encore là et semblent narguer les victimes. Leurs crimes ne doivent pourtant pas être passés par pertes et profits ou sur l’autel d’une supposée réconciliation nationale. Il faut que, plus jamais, aucun pouvoir ne puisse se permettre de telles cruautés sur des citoyens sans défense et dont le seul tort était de défendre des droits reconnus par la Constitution.
Il est révoltant de voir des gens qui ont été au cœur de ce pouvoir tortionnaire sortir de leur hibernation pour déplorer une insécurité qui n’existe que dans leur tête. L’on pourrait bien leur demander s’ils vivaient ces deux dernières années dans ce charmant pays. Quand un pays a traversé des moments aussi sombres que ceux qui se sont écoulés entre 2021 et 2023, l’urgence devrait y être à se retrouver pour relever des défis qui sont nombreux au lieu de se tirer dans les pattes.
Les arguties juridiques que nous servent certains contorsionnistes mettant en doute le bienfondé de la suppression d’institutions inutiles et budgétivore sont tout simplement malhonnêtes. La rupture à laquelle nous invitent les nouvelles autorités ne pourrait être une entreprise solitaire.
Nous devons tous les accompagner à condition bien sûr qu’elles le veuillent puisqu’on a l’impression que tout ce qui n’est pas de Pastef ne les intéresse pas pour la réussite de leur mission qui ne peut se faire ni en sept mois ni en deux ans. Leur échec sonnera le glas d’une génération, celle de cette jeunesse au pouvoir et décomplexée, vent debout contre la dépendance économique !
KACCOOR BI – LE TEMOIN