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La semaine écoulée a été horrible et douloureuse pour les populations avec des meurtres notés à Dakar et dans d’autres localités du Sénégal. Le double assassinat du danseur Aziz Dabala, retrouvé égorgé dans sa chambre, trois jours après, et de son colocataire, Waly, le dimanche le 24 août dernier, en a été le point d’orgue. Presque partout, mais particulièrement dans l’agglomération dakaroise, les mises à mort violentes se succèdent installant la psychose d’une insécurité galopante.

 Le Sénégal vit un mois d’août parsemé de plusieurs points sombres dans le quotidien des populations avec des cas de meurtres dus à des agressions et règlements de comptes entre autres. Alors que les nombreux décès constatés sur les routes n’ont pas encore fini de hanter le sommeil des populations sénégalaises, voilà que des cas récurrents de meurtres sont enregistrés dans le pays et particulièrement à Dakar et à Thiès. La mise à mort extrêmement violente, pour ne pas dire barbare, du danseur Aziz Dabala dans la nuit du 22 août est une parfaite illustration de cette augmentation significative de la criminalité et de l’insécurité dans la capitale sénégalaise. Le danseur Abdoul Aziz Ba, plus connu sous le nom de «Aziz Dabala», et de son ami Boubacar Gano, surnommé «Waly», ont été en effet retrouvés égorgés pour le premier, et éviscéré pour le second, dans leur appartement à Pikine Technopôle, dans un état de putréfaction très avancé. Selon quelques éléments de l’enquête confiée à la Division des investigations criminelles (Dic),  les constats effectués sur les lieux du drame laissent penser que «Aziz Dabala» et «Waly» ont été sauvagement agressés du fait que les deux corps présentaient des blessures ouvertes causées par arme blanche.

On se souvient aussi du  double meurtre de Thiès, le 15 août dernier. La Capitale du Rail s’est réveillée ce jour-là dans la stupeur et la consternation avec un double meurtre ayant emporté le Jakartaman Laurent Dasylva, qui revenait d’une soirée dansante et rentrait chez lui, à Keur Massamba Guèye-2, et un individu répondant au nom de Pape Samba Dieng, reconnu comme un agresseur en liberté conditionnelle, fraîchement élargi de prison et sous surveillance électronique, avec donc par devers lui un bracelet. Un acte de violence extrême suivi de représailles. L’agresseur multirécidiviste avait été lynché et brûlé vif après l’agression tragique dont le était l’auteur. Que dire par ailleurs du meurtre à Grand Yoff du jeune taximan Diallo qui a reçu une balle dans la nuit du 28 au 29 août, ou de la découverte à Rufisque du corps sans vie de cette jeune fille supposée avoir été tuée par sa copine d’une quinzaine d’années. Qui plus est, un jeune de 18 ans a été poignardé à mort par son oncle de 30 ans mardi dernier à Yeumbeul. Le dernier en date est survenu, mercredi, à Tivaouane Peulh dans la banlieue dakaroise. Pour une banale affaire de riz « réchauffé »,  Mamadou Bodiel Diallo a tué son ami d’enfance du nom d’Abdoulaye Guèye. Les deux amis partageaient presque tout et étaient logés dans la même chambre. Malheureusement, au moment du déjeuner vers 14 h, une dispute est survenue. L’origine de la brouille, l’un des deux s’est plaint d’un repas qui n’a pas été « réchauffé ». il s’en est suivie une bataille éclair, qui a conduit à la mort d’Abdoulaye Guèye, d’après les informations du Journal Source A.  La série ne s’est pas arrêtée là. Après l’agresseur brûlé vif à Thiès, un voleur a battu à mort à Kaolack, samedi. Les événements se sont déroulés aux premières heures de la matinée du samedi, au quartier Thioffac non loin du forage. En effet, des habitants ont intercepté un voleur qu’ils ont pratiquement lynché. Les sapeurs-pompiers se sont rendus sur les lieux pour transporter le corps au centre hospitalier de Kaolack, tandis que la police a fait le constat avant de procéder à l’ouverture d’une enquête.

Une situation qui préoccupe  

Toute cette violence aveugle a fini de créer un sentiment de psychose au sein des populations qui ne savent plus à quel saint se vouer face à l’insécurité́ grandissante sous différentes formes. Un phénomène qui est allé́ crescendo ces dernières années et qui est souvent imputé à l’urbanisation galopante, à la crise économique, à la pauvreté et autre manque d’emploi qui ne cessent de se complexifier malgré́ les efforts entrepris par les autorités publiques.

Seulement, ces facteurs peuvent-ils à eux seuls justifier la violence aveugle au sein de la société. Aujourd’hui, ils sont nombreux, ces citoyens, qui voient s’effriter leur confiance en la justice et aux forces de défense et de sécurité. Pour eux, c’est une urgence d’accentuer les efforts en matière de sécurité publique.  Le nouveau gouvernement semble l’avoir bien compris. Lors du dernier Conseil des ministres, le chef du gouvernement a relevé cette urgente nécessité. Pour Ousmane Sonko, les efforts continus déployés par le Gouvernement pour la sécurisation des populations doivent être renforcés face aux actes de délinquance constatés au cours des dernières semaines.

Les facteurs influents  

Dans les travaux de recherche sur la recrudescence de la criminologie au Sénégal, menés au sein de l’Ucad, il est observé que jusqu’à̀ une date récente, tout le monde s’accordait que la banlieue était la zone la plus criminogène de l’agglomération dakaroise ainsi que certains quartiers populaires du département de Dakar. Cependant, à y regarder de près, les chercheurs déduisent  que l’insécurité́ urbaine n’épargne plus aucun endroit de l’agglomération de Dakar.  Malgré le rapport d’activité 2021 de la police nationale, publié le jeudi 2 juin 2022, qui renseigne d’«une tendance baissière de la délinquance et de la criminalité de 02,19% et un taux d’élucidation de 99%», la série de crimes continue presque partout, au Sénégal. La principale particularité est que la majorité des cas de meurtres et autres assassinats déplorés dans le pays, relayés par les médias, ont pour auteurs des connaissances ou proches des victimes. Quant aux causes, ils sont soit d’ordre économique soit d’ordre social avec la pression familiale comme les baptêmes, mariages et les rivalités interpersonnelles. Ce qui complique les contours de l’insécurité ou le sentiment d’insécurité, selon les appréciations des populations ou des Forces de défense et de sécurité, et inquiète de plus en plus le peuple Sénégalais. .

Denise ZAROUR MEDANG  

editor

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