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Lieux saints de la chrétienté : Les pèlerins sénégalais prient pour la paix en Palestine et en Israël

Lieux saints de la chrétienté : Les pèlerins sénégalais prient pour la paix en Palestine et en Israël

Les pèlerins de la paix ont communié avec les chrétiens de Beit Jala, un village palestinien fragilisé par le conflit qui sévit dans la Bande de Gaza. Cette visite symbolique a honoré les responsables de la paroisse Notre Dame de la Visitation sevrée de pèlerins depuis bientôt un an. Ils ont prié pour que la Palestine et Israël retrouvent la paix.

PALESTINE- Le visage de Greta Azzi ne cache pas la joie qui l’anime en ce milieu de matinée du lundi 2 septembre 2024. Revenue juste de l’école, cette religieuse et enseignante de la congrégation du rosaire affiche un large sourire à chaque « bonjour » adressé aux pèlerins sénégalais préparant la messe du jour à l’église de Notre Dame la Visitation à Bethlehem, près du village de Beit Jala.

« Je suis très contente de voir un groupe de catholiques visiter notre paroisse dans ce contexte tendu. Cela renforce notre espoir de retrouver la paix un jour », dit-elle. La religieuse était en face du portrait de la sainte Marie Alphonsine, la patronne de cette congrégation canonisée en 2015.

Beit Jala qui signifie « collection de pierres », est situé à l’ouest, à quelques kilomètres de Bethlehem. Il fait partie avec trois autres villages de ce que les palestiniens appellent le triangle, c’est à dire (Beit Sahour, Bethlehem et Beit Jala). Il y a quelques années, le village était majoritairement chrétien. Avec l’instabilité qui règne dans cette région, la plupart ont quitté Beit Jala. Selon les estimations aujourd’hui, Beit Jala compte environ « 700 familles chrétiennes ». Faisant des allers-retours entre le presbytère et le local des scouts, Ricardo Hani, le directeur de Saint Vincent de Paul, une organisation qui aide les communautés chrétiennes à Beit Jala, est émerveillé par la présence de pèlerins sénégalais. « Cela fait onze mois que nous avons reçu les derniers pèlerins dans cette paroisse. Je suis convaincu que votre venue va encourager d’autres à poser les pieds ici. Je suis confiant et j’ai espoir que la paix va revenir chez nous », confesse-t-il.

Habituellement, à pareil moment de l’année, Beit Jala reçoit des visiteurs, des pèlerins de presque tous les continents. Mais depuis l’éclatement de la guerre entre Israël et le Hamas et la restriction au niveau des frontières, la situation est très tendue. La visite des pèlerins sénégalais fait nourrir l’espoir de faire revivre le tourisme religieux dans cette contrée. « Quand nous préparions la célébration, le curé de la paroisse a manifesté sa joie de nous voir dans ce lieu de culte. Nous y avons prié pour que la paix revienne dans la région », déclare l’évêque de Tambacounda, Paul Abel Mamba, Par ailleurs président du Comité interdiocésain national des pèlerinages catholiques (Cinpec). La séparation de cette partie de la Palestine d’avec Israël, par une clôture, a favorisé la montée du chômage. Les entrées et les sorties sont surveillées au niveau de 572 points de contrôle sur ce mur de 700 km environ. Seuls les palestiniens âgés de 35 ans et mariés sont admis à pénétrer sur le sol de l’État Hébreux sur autorisation établie par le gouverneur militaire.

« En allant dans ces zones, nous contribuons par nos prières et notre foi à faire que la paix advienne dans les cœurs des habitants de cette localité », soutient Philipe Abraham Tine du Cinpec. « Quand on a l’espérance, rien n’est impossible. C’est une démarche prophétique qu’on mène tout en espérant que le Seigneur se servira de nos pauvres efforts pour aider tous les peuples du monde à entrer dans la paix », estime M. Tine. Les pèlerins ont communié avec les quelques religieux présents à Beit Jala. Une cérémonie pendant laquelle l’accent est mis sur la visitation. « La vierge Marie en allant rendre visite à sa cousine Elisabeth a, parcouru environ 150 km pour nous livrer un témoignage de solidarité », prêche abbé Etienne Diagne Diène du diocèse de Thiès.

Jonas Souloubany BASSENE

(Envoyé spécial)

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