La Casamance, aujourd’hui dans une nouvelle ère de paix et d’accalmie, a connu des événements douloureux qui ont rendu tristement célèbres certains villages. Babonda, Mandina Mancagne, Diagnon, Boffa sont entre autres les localités secouées par de malheureux évènements qui ont marqué l’histoire d’un conflit vieux de quarante ans. Des localités longtemps meurtries qui tentent d’effacer les stigmates de ce conflit.
Faire une radioscopie de ces localités durement éprouvées par le conflit revient à jeter un regard rétrospectif sur ces villages secoués par des évènements malheureux avec leurs lots de victimes. Babonda fait partie de ces villages devenus tristement célèbres à cause d’évènements malheureux qui s’y sont déroulés en août 1995. Ce jour-là, vingt-cinq soldats sénégalais périssent dans des accrochages avec des éléments du Mouvement des Forces Démocratiques de la Casamance (MFDC). Une page noire inscrite dans l’histoire du conflit en Casamance. 29 ans après, Babonda renait de ses cendres et amorce une nouvelle dynamique de paix et de développement. Tout comme Mandina Mancagne, cet autre village situé à la lisière de Ziguinchor qui a vu son nom gravé dans les pages sombres de l’histoire de ce conflit en Casamance. Ce village a été le théâtre de violents affrontements entre l’armée sénégalaise et des maquisards du Mfdc en août 1997. Tristement célèbre aussi à cause de ces douloureux évènements, Mandina Mancagne amorce lui aussi un nouveau virage. Le retour de ses populations a insufflé une nouvelle dynamique de développement et de paix dans ce village qui a complètement changé de visage aujourd’hui. Mandina s’est bien relevé de ses années de braise. Une métamorphose qui a également fortement touché le village de Diagnon, le dernier village du département de Ziguinchor dans l’axe sud secoué en Décembre 2011 par une tragédie, après que onze jeunes partis pour chercher du bois dans la forêt ont été massacrés par un commando armé.
Plongé dans la stupeur et la consternation, Diagnon a été durement éprouvé par ce regrettable feuilleton qui a rendu tristement célèbre la localité. Diagnon a depuis amorcé son développement, s’appuyant sur l’agriculture en attendant la concrétisation de l’agropole dans la zone d’Adéane. Une histoire de coupe de bois qui a aussi transformé le quotidien des populations de Toubacouta, lorsqu’en janvier 2018, quatorze coupeurs de bois sont abattus dans la forêt de Boffa Bayotte par un commando armé. Le monde entier découvre un village du nom de Boffa avec cette affaire de tuerie qui fait le tour du monde. Aujourd’hui, la seule évocation de ces villages renvoie aux tristes évènements qui y sont survenus. Dans ce lot de villages tristement célèbres pourrait également figurer Sindian dans le département de Bignona qui a vécu le 30 décembre 2006 l’assassinat de son fils, le président du Conseil départemental de Ziguinchor El hadji Omar Lamine Badji abattu chez lui à Sindian par des éléments armés. Ces derniers ont également fait parler d’eux aussi à Mahmouda, un an plus tard le 20 décembre 2007, tuant le « Monsieur Casamance » Chérif Samsidine Aidara qui gérait le dossier Casamance. Une spirale de violence qui a secoué la région touchant aussi des localités comme Diegoune, Lefeu, qui ont connu les affres de ce conflit. Sans oublier le village de Mampalago avec son fameux virage zone de prédilection des bandes armées qui y perpétraient des braquages. Des évènements douloureux qui restent gravés dans la mémoire des populations du sud. Ces populations assistent à présent à « une résurrection » de ces localités meurtries qui ont fini d’effacer les stigmates d’un conflit vieux de 40 ans dans une région qui hume, petit à petit, le parfum de la paix.
IGNACE NDEYE