Gamou, Magal, Korité ou Tabaski, pour venir au Sénégal, le prix du billet d’avion peut être plus cher. Au-delà des taxes aéroportuaires, le prix intrinsèque du voyage est calculé par des algorithmes d’un système opaque. Explications…
Pour voyager en avion en avril ou en décembre, c’est pas pareil. Les prix des billets d’avion augmentent sensiblement selon la période et le nombre de places disponibles. Le responsable de cette hausse s’appelle le « Yied Management ». A travers un permanent et savant arbitrage entre la demande et l’offre restante, le Yield Management fait varier les prix des billets d’avion en améliorant et optimisant les recettes des compagnies aériennes.
Elles utilisent des algorithmes très sophistiqués pour anticiper au mieux la demande afin de protéger et surtout d’améliorer leur recette. C’est un outil qui calcule le prix des billets d’avion qu’utilisent les compagnies aériennes pour protéger et améliorer leur recette.
Dans un environnement concurrentiel, les compagnies étrangères qui desservent Dakar et le Sénégal ont recours à cet outil stratégique et vital pour elles. Apparu dans les années 80 avec la compagnie américaine Delta Airlines après la régularisation du transport au pays de Martin Luther King, le Yied Management est un sous-domaine du « revenue de management », c’est-à-dire la mise en œuvre opérationnelle de la stratégie de tarification.
Une cuisine bien maîtrisée
Quand la demande est très forte et qu’un avion se remplit très rapidement, il est facile de vendre tous les sièges à un prix moyen élevé. A contrario, quand le remplissage du même avion devient difficile, en fonction des périodes ou des horaires, les sièges sont vendus un peu moins cher, faute de quoi, l’avion décolle avec des sièges vides.
Or, les sièges vides sont autant de stocks perdus pour une compagnie aérienne. Le meilleur remplissage d’un avion au prix le plus élevé suppose donc, entre l’ouverture des réservations et la date de départ du vol, un exercice d’ajustement permanent de l’offre restante. Bien en amont, les spécialistes du « Revenue Management » vont d’abord commencer par diviser la cabine de l’avion en plusieurs classes tarifaires. Ce que l’on appelle le « Pricing ».
Ensuite, grâce à des logiciels très sophistiqués, ils vont suivre sur une courbe l’évolution de la recette, élaborée à partir de statistiques moyennes. Si la courbe est en avance, le vol se remplit plus rapidement que la courbe « type », les classes tarifaires les plus basses seront réduites ou fermées pour favoriser les plus chères. Inversement, si le remplissage de l’avion se fait lentement, les classes tarifaires les plus basses seront gonflées pour accélérer les réservations. MD