Le 26 septembre 2002, le Sénégal s’était réveillédans la douleur et la consternation. Des cris et deslarmes… Toute une nation plongée dans un deuilqui se poursuit encore. Rage et désespoir avaientmarqué cette folle et éprouvante journée qui avaitfait s’arrêter le temps. Le ferry reliant Ziguinchor àDakar se retournait au large de la Gambie, faisantprès de 2 000 morts. Un accident qui était laconséquence de notre insoutenable légèreté ànous autres Sénégalais.
L’introspection à laquelle on avait alors invité nos compatriotes n’avait duré que quelques mois avant que nos mauvaises habitudes reprennent le dessus dans le cours normal de la vie à Galsen. Ce jeudi 26 septembre mar- quera le 22e anniversaire de ce tragique évènement. La face tragique-comique de ce naufrage est qu’il n’y a eu jusqu’ici aucun coupable. Personne n’a été responsable de rien. Et ce même si la France, dont quelques ressortissants avaient péri dans ce naufrage, réclamait des têtes sénégalaises à couper.
Vingt-deux ans après cette page sombre et douloureuse, rien n’a changé dans nos habitudes qui vont de mal en pis. La mer continue d’engloutir des jeunes gens à la recherche d’une vie qu’ils pensent meilleure en Europe. Nos routespoursuivent leur danse macabre sans que des actions énergiques ne soient prises contre les chauffards assassins. Des voyous qui se foutent de leurs victimes parmi lesquelles d’innombrables mutilés à vie. Pis, ces conducteurs sans foi ni loi exercent en permanence un chantage sur les autorités étatiques. L’un de leurs leaders syndicaux est sorti récemment pour s’exercer à son jeu favori après avoir perdu son mandat de député. Le décor dans ce secteur est surréaliste. Des véhicules qui ne devraient rouler nulle part dans le monde monde et indignes de transporter même du bétail, sillonnent nos routes et transportent des humains. Autobus et minicars s’adonnent à des surcharges de places et de bagages à la barbe et au nez des policiers etdes gendarmes. L’école ne se porte pas mieux.
Elle est sous la coupe de tricheurs qui ont de qui tenir. Au niveau étatique, des autorités se livrent à des actes répréhensibles, confondant les caisses de l’Etat à leur patrimoine. On fait de la politique pour s’enrichir. Pour s’en convaincre, il n’est qu’à voir le conglomérat de politiciens et affairistes qui courent les coalitions en cette veille de législatives pour se soustraire à la Justice en obtenant une immunité parlementaire Etrange pays où des brigands qui auraient dû se cacher-, chassés par la porte, reviennent parla fenêtre.
Un élément de la société civile, qui invitait l’Etat à accélérer la reddition des comptes, s’est fendu d’un post- suggérant que la justice a besoin de temps pour faire son travail. Une manière subtile pour faire arrêter la machine judiciaire. Et ce sont toujours les mêmes personnes qui parlent en notre nom sans qu’on leur ait donné de mandat en ce sens depuis des lustres et au fil des régimes, hélas !kàccoor bi – le temoin