Pourtant c’est l’ex-Chef qui nous déclarait, un trémolo dans la voix et l’air candide, qu’il ne voulait pas rester une minute de plus au pouvoir au terme de son mandat. Il se disait pressé de quitter le pays. On pourrait ajouter : et nous laisser dans la misère après nous avoir fait entrevoir durant 12 ans une hypothétique émergence. Regardant ses compatriotes de haut, il leur faisait savoir son envie de partir martelant qu’il en avait assez du pouvoir et de ses ors. C’est à peine si certains ne s’étaient empressés de se jeter à ses pieds et le retenir face à un tel ras-le-bol feint. Lui que l’on soupçonnait de vouloir un mandat de trop et qui mettait à la porte toute personne qui osait dire qu’il n’y avait droit, voilà qu’il disait qu’il en a marre d’être président de la République. En réalité, un monarque tropical. Tant pis pour les angéliques qui l’avaient cru. A peine deux mois après avoir remis les clefs du Palais présidentiel à son successeur, il s’était manifesté aux militants de son parti, histoire de leur remonter le moral. Bien entendu, ceux qui avaient eu droit à ses sucettes, et qui ne voulaient pas se faire remarquer des nouvelles autorités, se faisaient tout petits dans leur coin, attendantle coup de balai de Serigne Bass qui n’a pas encore fait le grand ménage dans l’appareil d’Etat phagocyté par l’armée mexicaine. Six mois après son départ du pouvoir, voilà qu’on annonce l’Ex comme porte-étendard d’une coalition avec ses anciens ennemis dontilfutle bourreau pour avoir « tué » son plus sérieux adversaire avec qui il danse
présentement le tango. Elle est belle la politique chez nous!
C’est donc cet homme, envoyé spécial d’un Président Etranger qui ne semble pas aimer les nouveaux hommes forts du pays, qui revient par la fenêtre après avoir été chassé parla porte. Croyez-nous, ce n’est pas pour faciliter la tâche au duo aux affaires. Et c’est justement tout ce qui se trame avec les sorties intempestives de flibustiers jugés proches de l’ancien pouvoir et quisemblent être enmission commandée. Ils ne feront pas dans l’élégance républicainebet chercheront vaille que vaille à faire mal. Ce n’est point lebSénégal qui les préoccupe, mais faire échec à un Projet à travers lequel ils entrevoientles portes de prisons après tout le mal qu’ils ontfait à l’économie nationale. De l’autre côté des néo-opposants, qui peinent à digérer leur déconvenue, feront dans l’insolence et l’outrance. Si vous vous attendez à un débat d’idées, vous pouvez déchanter. Attendez-vous plutôt à des invectives de bas-étage.
Le vent de dégel de la Justice n’y fera rien.
kàccoor bi – le temoin