Kalidou Koulibaly a été très touché par le départ de Aliou Cissé de la tête de l’équipe nationale. Le défenseur sénégalais a rendu un vibrant hommage à Cissé qui, selon lui, a écrit l’une des plus belles pages du sport sénégalais.
Quelle est la situation actuelle dans la « Tanière » après le départ du coach Aliou Cissé ?
On a appris son départ à 3 ou 4 jours de l’interview pour voir qui venait en sélection. C’est un peu difficile parce que ça nous a pris de court. Des décisions ont été prises plus haut. On doit les accepter. Il y a un état d’esprit très positif parce qu’on a commencé un travail avec Aliou. Il va nous falloir un nouveau travail sur le terrain et cela passe par une victoire sur le Malawi à la maison et chez eux. On sait que c’est difficile mais on va tout mettre en œuvre pour gagner. Le président Senghor m’avait contacté le jour où la décision avait été prise par l’État. Après, on a contacté quelques joueurs pour les informer. Maintenant, on est à la disposition de l’État, du peuple sénégalais, de l’équipe nationale. Notre objectif est de faire plaisir au peuple comme on l’a toujours fait. Cela va passer par un gros match vendredi. On voudra aussi faire honneur à notre ancien coach qui nous a fait gagner une CAN. Il y a quelque chose à lui rendre sur le terrain. On est positifs même si cela peut chambouler les jeunes qui n’ont jamais connu ça. Mais cela fait partie du football, il faut l’accepter. On sera doublement motivé sur le terrain. On a envie de retrouver cet amour du peuple.
Pensez-vous que c’était le bon timing pour se séparer de Aliou Cissé ?
Aucun timing n’est bon pour se séparer d’un entraîneur. Après, cela a été court par rapport au fait que le match aura lieu 3 à 4 jours après. Quand une nouvelle de ce genre arrive, c’est très difficile à gérer mais on est des professionnels. On va faire du mieux possible. La chose positive, c’est que le staff intérimaire a été avec lui. Ils connaissent tous les joueurs. Cela facilite les choses. On a gagné du temps par rapport à ça. On ne peut que rendre hommage à Aliou avec tout ce qu’il a amené au Sénégal ; le groupe qu’il a formé, les trophées qu’il a ramenés. Il nous a fait aimer notre pays.
L’un des motifs du licenciement est le risque de désaffection du public pour la sélection.
En tant que capitaine, quel message lancez-vous aux Sénégalais ?
On a pris acte de la décision de l’État. Les Sénégalais étaient déçus des derniers matches où on s’est fait reprendre sur les dernières secondes. C’était des erreurs de notre part. Aliou Cissé n’est pas le seul fautif. Si les Sénégalais sont énervés, c’est qu’ils demandent plus de notre part. Et c’est normal. Ils sont exigeants avec nous. On a un potentiel énorme dans ce groupe avec des jeunes qui ont un réel potentiel. J’ai envie qu’ils nous poussent dans nos retranchements pour prendre nos places comme on l’a fait quand nous sommes arrivés. Le message aux Sénégalais, c’est d’être avec nous comme cela a toujours été le cas. Cela passe par la positivité, le travail, l’union sacrée. Quand l’équipe nationale va bien, le pays va bien. On va prendre nos responsabilités sur le terrain parce qu’on est de grands joueurs, une grande équipe. On a envie de voir ce stade rempli.
En tant que capitaine, avez-vous discuté avec Aliou Cissé après la décision et comment a-t-il vécu cette situation ?
C’est dur d’en parler. Effectivement, j’ai parlé avec le coach Aliou au téléphone. On a discuté un peu. On a refait le monde. On s’est remémoré les souvenirs durant ces 9 années dans la « Tanière ». C’est une décision difficile de l’État. Il a accepté la décision. Il sait qu’il a fait le travail avec 70 % de victoires. Il n’y a pas beaucoup de coaches au monde qui l’ont fait. Aliou Cissé a apporté quelque chose de très intéressant dans cette « Tanière » : la solidité, l’humilité, l’amour de cette équipe qui commençait à se dissiper à son arrivée. Il a ramené l’amour autour de cette équipe nationale. Des Sadio Mané qui sont Ballon d’Or, champion d’Europe, des Mendy qui jouent dans les plus grands clubs… C’est grâce au joueur mais c’est aussi grâce à Aliou Cissé. Aujourd’hui, ce sont les joueurs qui veulent faire partie de l’équipe nationale. Maintenant, il ne faut pas vivre des souvenirs. Après le Burundi, il avait dit qu’on devait faire 6 sur 6 en octobre. C’est notre objectif.
Julien Mbesse SÈNE