Le 20 octobre 2024, Bougane Gueye, leader de la coalition Sam Sa Kadu, a été auditionné pendant plusieurs heures par les enquêteurs de la brigade de gendarmerie de Bakel. Assisté par son avocat, Maître El Hadji Diouf, Bougane sera déféré au parquet de Tambacounda pour répondre aux accusations de rébellion et de refus d’obtempérer.
Maître Elhadji Diouf a fermement dénoncé cette arrestation, la qualifiant comme une manipulation politique visant à entraver l’action humanitaire de Bougane et de sa coalition dans le département de Bakel.
« Le Président Bougane Gueye a été arrêté sans justification. » En réalité, on lui reproche simplement d’avoir visité Bakel au même moment que le Président de la République s’y trouvait. « C’est absurde, cela revient à dire qu’aucun opposant ne peut se rendre dans une ville où se trouve le chef de l’État », a déclaré maître Elhadji Diouf.
Il poursuit en expliquant que son client était venu avec son équipe, comprenant notamment l’honorable Thierno Boucoum et Anta Babacar Ngom, pour apporter un soutien aux populations sinistrées de la région.
Maitre Elhadji Diouf réfute les accusations de rébellion portées contre son client, rappelant que Bougane Gueye s’était conformé aux directives de la gendarmerie. Selon lui, aucune infraction n’a été commise, et les accusations de refus d’obtempérer sont infondées. « La gendarmerie a demandé à Bougane de s’arrêter, ce qu’il a fait immédiatement ». Où est la rébellion dans tout cela ? Quant au refus d’accomplir, c’est une pure invention. »
L’avocat du « leader de Gueum sa Bopp » a souligné que Bougane n’avait jamais refusé de coopérer et que le communiqué de la gendarmerie, qui évoque la nécessité de céder le passage au cortège présidentiel, ne tient pas, puisque le président avait pris un hélicoptère et que Bougane n’a même pas croisé son cortège. Pour l’avocat, le dossier est dénué de fondement, et il considère que cette affaire vise uniquement à nuire à l’image de son client et de sa coalition. « Tout a été inventé pour charger Bougane ». « C’est un complot politique pour le punir d’avoir voulu venir en aide aux populations alors que d’autres festoyaient à Dakar », a martelé Maître Diouf.
Il conclut en rappelant que Bougane sera déféré devant le procureur de Tambacounda, et il reste confiant quant à un classement sans suite de l’affaire. Selon lui, cette affaire pourrait ternir l’image de la justice sénégalaise, s’il n’est pas mis fin à ce qu’il considère comme une « instrumentalisation politique ». « Ce n’est pas parce qu’on est opposant qu’on doit être victime de telles pratiques ». « C’est indigne de notre justice », fustige-t-il.
Alain Bonang