L’ouverture des États généraux pour les transports publics a eu lieu ce lundi au Centre international Abdou Diouf à Diamniadio. L’événement a été présidé par le président de la République, qui a appelé les acteurs du transport à « une introspection sincère et une prise de conscience » parce que, d’après lui, les accidents de la route ne sont pas une fatalité, si nous acceptons de faire notre introspection.

La mobilité des personnes en toute sécurité demeure permanente malgré l’amélioration de la qualité des routes ; les accidents continuent de faire de nombreuses victimes. De plus, les embouteillages chroniques, particulièrement à Dakar, occasionnent des pertes considérables, malgré les efforts déployés dans la construction de routes, de ponts et la réalisation de transports urbains de masse.

Dans son discours d’ouverture, le chef de l’État déclare que l’insécurité routière et son impact socio-économique, ainsi que la question sociale de la régulation publique, sont des priorités de premier ordre pour son gouvernement. « Les présentes assises, par leur caractère exceptionnel et inclusif, offrent une opportunité unique d’établir un état des lieux rigoureux et de réfléchir aux solutions durables pour remédier aux problèmes endémiques du secteur. En amont de ces États généraux, j’avais instruit le gouvernement de me proposer un plan d’urgence de sécurité routière qui soit exécuté avec la plus grande rigueur. »

D’après lui, « l’observation des faits permet d’affirmer avec force que les accidents de la route ne sont pas une fatalité, si nous acceptons de faire notre introspection. Ce qui se produit sur nos routes n’est pas une conséquence inéluctable. Ces drames sont souvent le résultat du comportement humain et de manquements à des règles de sécurité élémentaires. Il est impératif que chacun, en particulier les acteurs sociaux et professionnels du transport, s’engage dans une introspection sincère et une prise de conscience de leur responsabilité. »

Encore une fois, le président Diomaye Faye répète : « L’accident n’est pas une fatalité, mais il faut comprendre l’importance de l’adaptation et de l’anticipation dans les stratégies de développement des transports publics routiers, en intégrant des mesures d’alerte et de gestion des risques, à l’instar de ce qui se fait dans des secteurs aussi normés que l’aviation et le maritime. »

Ce qui implique, d’après le président de la République, que les choses ne doivent plus se faire comme avant si l’on veut bâtir un avenir durable pour le système de transports publics.

C’est dans cet esprit, renseigne-t-il, qu’il a engagé le gouvernement à organiser ces États généraux des transports publics pour asseoir des consensus forts et indispensables à la transformation rapide et intégrale du système des transports publics.

Pour Diomaye Faye, ces consultations, ouvertes aujourd’hui (lundi), traduisent la ferme ambition du gouvernement de réinventer et de moderniser en profondeur le secteur des transports publics. Il s’agit de répondre aux besoins croissants des usagers en renforçant la compétitivité de l’économie du pays, notamment avec le développement des chemins de fer et des corridors routiers ouest-africains.

À l’en croire, un tel projet ne peut se réaliser sans un dialogue inclusif, direct et prospectif entre les différents acteurs de l’écosystème du transport.

« Je vous invite, durant les cinq jours que dureront les travaux, à faire un diagnostic complet et sans complaisance des différents sous-secteurs des transports publics routiers, ferroviaires et aériens. Vous devez également inclure un système de transport inclusif et durable, capable de prendre en compte les nouvelles formes de mobilité, qu’elles soient électriques ou digitales, tout en reposant sur une réhabilitation stratégique du chemin de fer comme solution alternative aux routes, afin de réduire la pression et de les préserver. Vos recommandations viendront enrichir le travail déjà entamé par le ministère des Infrastructures et des Transports, telle est l’ultime finalité de ces assises. Je suis convaincu qu’une feuille de route concertée sera adoptée à l’issue de ces travaux pour améliorer la sécurité, la résilience et l’accessibilité des transports publics dans une perspective de mobilité durable… »

Khadre SAKHO