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Les pages les plus dégradantes de l’histoire de la politique du Sénégal ont été ouvertes aux lendemains de la première alternance. Des feuilles écrites par des hommes de peu de dignité qui ont inauguré l’ère de la transhumance.

Empruntée au vocabulaire pastoral, celle-ci désigne la migration périodique des troupeaux à la recherche d’espaces plus favorables à leur sustentation et à leur épanouissement. Transposée à la vie politique, elle renvoie à l’attitude de l’homme politique qui migre d’un parti politique auquel il appartient au moment de son élection vers un autre parti, pour des intérêts personnels. Autant dire que ces messieurs et dames, qui s’illustrent de façon aussi tortueuse dans ces pratiques, sont ravalés au rang de bétail. Aux lendemains d’une historique alternance, des hommes et femmes qui avaient amassé une colossale fortune durant 40 ans de règne sans partage du Parti Socialiste, s’aplatissaient aux pieds du nouveau vainqueur qu’ils n’avaient cessé de peindre en monstre.

A la survenue de la deuxième alternance, cette honteuse pratique de la politique s’est poursuivie. L’une des tares les plus abjectes que l’on pensait être derrière nous. Mais voilà que ces actes aux antipodes de l’éthique resurgissent. Avec cette vague de ralliements au pouvoir de gens qui étaient il y a quelques mois encore dans l’opposition et tirant sans sommation sur Oscar Sierra, l’on peut avoir toutes les raisons de se détourner de la politique.

Des hommes de peu d’élégance et d’une exécrable versatilité qui ont cette disposition de défendre aujourd’hui une chose avec conviction et professer le contraire le lendemain. Critiquer une personne, exposer ses supposées tares et la parer de toutes les vertus en un battement de cils. Une girouette. C’est révoltant de voir des gens qui ont combattu ceux qui sont aujourd’hui au pouvoir accéder à des postes de responsabilité. Surtout si ces transhumants trainent des casseroles après avoir dépecé l’économie du pays.

Avec tout ce que Galsen a vécu comme atrocités, il pourrait paraitre absurde de promouvoir des antivaleurs que l’on doit éloigner de notre belle jeunesse. Et celle-ci crie sa rage depuis hier avec la nomination d’un transhumant qui a brouté à toutes les prairies sans jamais être repu. Ces jeunes militent pour un idéal et leur acte d’engagement doit interpeller ceux qui s’adonnent ou encouragent cette hideuse pratique de la transhumance.
KACCOOR BI – LE TEMOIN

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