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Cité nommément par Ousmane Sonko comme étant l’auteur de falsification de données économique du pays, Amadou Bâ n’a pas attendu longtemps pour apporter la réplique au leader du Pastef. Face à la presse, ce lundi dans les locaux de la maison du Parti socialiste, l’ancien Premier ministre s’est voulu très clair. Il n’est mêlé ni de près ni de loin à une quelconque falsification des chiffres. D’emblée, il a tenu à préciser que malgré les accusations portées sur sa personne par Ousmane Sonko, il préfère ne pas s’engager dans des polémiques encore moins répondre par l’invective. Néanmoins, poursuit-il, «je tiens à rétablir la vérité, avec sincérité et sérénité et rappeler les faits, rien que les faits. Tout au long de ma carrière, j’ai toujours servi le Sénégal avec rigueur, transparence et intégrité. Aucun acte, aucune écriture ne peut m’être imputé dans quelque gestion frauduleuse ou malversation que ce soit. Et je le dis avec foi, fermeté et solennité : je n’ai jamais été ‘’épinglé’’ dans aucun rapport d’audit. J’ai servi mon pays dans le respect strict des règles de bonne gouvernance et je rends grâce à Dieu pour cela».

«Je n’ai jamais falsifié les statistiques budgétaires», persiste-t-il. Non sans manquer d’émettre des doutes par rapports aux révélations d’Ousmane Sonko, Amadou Bâ de rappeler : «il m’a été reproché des faits prétendument couverts par un rapport d’audit sur la période 2019-2023, alors que je n’étais plus ministre des Finances pendant cette période. Mon passage au ministère des Finances s’est terminé le 6 avril 2019. Alors, que l’on m’explique : comment pourrais-je être tenu pour responsable de faits qui se sont produits à une époque où je n’étais pas aux commandes du ministère des finances ?». La tête de liste de la coalition Jamm ak Njarin dira à qui veut l’entendre que «ces accusations sont non seulement infondées, mais aussi révélatrices d’une volonté délibérée de désinformer. L’honnêteté intellectuelle et la rigueur devraient être les bases du débat, pas des tentatives désespérées de détourner l’attention. Ce qui est attendu du Premier Ministre et de son gouvernement, c’est de répondre aux besoins du peuple sénégalais et non de se livrer à des jeux de diversion. Je les invite à sortir des querelles et à se concentrer sur l’essentiel, c’est-à-dire gouverner pour le bien de notre pays».

Dans la foulée, Amadou Bâ a révélé que depuis son entrée dans le gouvernement, en septembre 2013, aucun terrain ne lui a été attribué, aucun immeuble, aucun appartement, aucune villa de l’État ne lui a été cédée ou octroyée sous quelque forme que ce soit : «Ces accusations d’accaparement de biens publics me concernant sont injustifiées. Elles relèvent de la pure calomnie et du dénigrement. Je n’ai jamais détourné les biens de l’État, ni failli à ma mission de service public. En tant que serviteur de l’État, je n’ai jamais menti au peuple sénégalais, ni cherché à me dérober à mes responsabilités. Ce parcours, je l’ai mené avec honnêteté et j’ai la conscience tranquille. Ces accusations apparaissent dans un contexte particulier, celui de la préparation d’une campagne électorale. Certains cherchent peut-être à semer la confusion et à discréditer ceux qui, comme moi, ont consacré leur vie au service de la nation. Mais je tiens à être clair : ces menaces ne m’empêcheront pas d’aller à la rencontre des Sénégalais pour défendre ma vision et mon engagement pour le pays. Je continuerai à travailler avec la même détermination pour notre peuple, avec la foi inébranlable en la transparence et l’intégrité».

Et visiblement outré par ses accusations sur sa personne, il martèle : «Je ne laisserai aucune diffamation ternir mon nom ni entacher mon parcours. J’ai toujours respecté la loi et les principes de justice et j’exige que ces principes me soient également appliqués».

Amadou Bâ n’a pas manqué de rappeler son bilan à la tête du ministère des Finances. Sur ce, il a souligné qu’il a eu «l’honneur d’être un des artisans du Plan Sénégal Émergent, en particulier, de son premier plan d’action prioritaire. Ce plan a marqué un tournant décisif pour notre économie, en renforçant le cadre macroéconomique et en créant une dynamique de croissance forte et soutenue sur 5 années consécutives. Grâce à cette trajectoire, le produit intérieur brut réel du Sénégal avait enregistré une hausse moyenne de 6% sur la période 2014-2019, contrastant avec les 3,07% enregistrés entre 1980 et 2013. Le PIB réel était de 9 775 en 2014 et de 13 197 en 2019 quand je quittais le ministère des Finances. Ces données sont incontestables et sont disponibles sur le site de l’ANSD. Je tiens aussi à préciser qu’au jour de ma passation de service, à savoir le 15 avril 2019, j’ai laissé en trésorerie auprès de la Banque centrale, la somme de 270 milliards de francs, tel que consigné dans le procès-verbal de passation».

Amadou Bâ n’est pas aussi riche qu’on veut le faire croire. Du moins c’est ce que l’ancien Premier ministre a fait comprendre ce lundi lors d’une rencontre avec la presse. «On m’accuse aussi d’être un fonctionnaire milliardaire. Soyons clairs : je ne possède pas la richesse qu’on me prête et je n’en ai nullement besoin. Mon parcours, mon travail acharné et ma compétence m’ont permis de bien gagner ma vie, comme cela aurait été le cas pour tout honnête serviteur de l’État qui aurait eu la même trajectoire», a-t-il déclaré lors d’une rencontre avec la presse.

Toutefois, précise-t-il, «j’ai gravi les échelons au mérite, depuis mes débuts comme Inspecteur des Impôts, jusqu’à mes fonctions de Chef du Centre des grandes entreprises, de Directeur des Impôts, avant de devenir le Directeur général des Impôts et des Domaines, pendant sept ans. Ensuite, j’ai eu l’honneur de servir notre pays comme Ministre de l’Économie, des Finances et du Plan, pendant six années, puis comme Ministre des Affaires étrangères et enfin comme Premier ministre». Aussi, ajoute-t-il, «J’ai formé des générations d’Inspecteurs des impôts, dont l’actuel Premier ministre. Et quand l’actuel Président de la République sortait de l’École nationale d’administration, j’étais déjà le Directeur général des Impôts et des Domaines. Naturellement, mon parcours m’a permis de percevoir des revenus proportionnels aux responsabilités exercées».

Donc, indique-t-il, «ceux qui me critiquent sont aujourd’hui au pouvoir. Je les invite à publier les revenus qu’ils ont perçus tout au long de leur carrière. Ils ont accès aux informations concernant mes propres revenus, disponibles à la Solde et à la Direction générale des Impôts et des Domaines. Qu’ils les publient tous ! Le peuple sénégalais mérite de connaître la vérité, sans ambiguïté ni manipulation». Répondant à ceux qui l’accuse de manquer de courage, il dit : «si le manque de courage, c’est refuser de s’abaisser aux attaques personnelles et aux insultes ; si le manque de courage, c’est s’abstenir de polémiquer avec ceux qui, faute d’arguments solides, s’en remettent aux calomnies, alors je manque de courage. Si le manque de courage, c’est refuser de se laisser entraîner dans les disputes inutiles ; si le manque de courage, c’est choisir le silence face aux diffamations et rester concentré sur les enjeux réels de notre pays, oui je manque de courage». Mais, poursuit-il, «si avoir du courage, c’est défendre ses principes, même dans l’adversité et se tenir droit face aux épreuves ; si avoir du courage, c’est servir son pays avec abnégation et protéger les intérêts publics avec intégrité, alors je suis, sans aucun doute, le plus courageux d’entre nous. Si être courageux, c’est avancer résolument vers les objectifs qu’on s’est librement fixés ; si être courageux, c’est œuvrer pour la paix, la stabilité, la cohésion et l’unité du peuple, alors je suis sans conteste et de loin, le plus courageux d’entre nous. Parce qu’en définitive, c’est bien ce dont notre pays a besoin aujourd’hui : la paix, la stabilité et l’unité pour construire un avenir prospère»

Ce faisant, «j’invite le gouvernement à assumer ses responsabilités et à faire preuve d’humilité. Le progrès ne viendra pas de simples promesses en l’air, mais de politiques réfléchies, basées sur des données probantes et mises en œuvre de manière transparente et responsable. Gouverner, ce n’est pas accuser. Gouverner, c’est décider et agir. Gouverner, ce n’est pas affabuler. Gouverner, c’est donner l’exemple. J’invite le peuple sénégalais à ne pas se laisser tromper par des discours de division ou des manœuvres de dénigrement. Notre pays a besoin de dirigeants qui respectent la vérité, des dirigeants capables de répondre aux aspirations de notre peuple avec compétence, vertu et empathie».

Seynabou FALL 

editor

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