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Dans sa plainte déposée devant le parquet national financier, qui vient d’ordonner l’ouverture d’une enquête, Bocar Samba Dièye a versé un rapport explosif.

Libération révélait dans sadernière livraison que le parquet national financier avaitordonné l’ouverture d’une en‐ quête à la suite d’une plainte déposée par l’opérateur économique Bocar Samba Dièye contre Attijari (ex‐Cbao). Selon nos informations, au‐delà du protocole dont la nullité est établie, les conclusions de l’expertise ordonnée par la Cour d’appel de Dakar, concomitam‐ ment à la procédure d’adjudication initiée, ont révélé que toutes les écritures passées sur le compte de Bocar Samba Dièye ainsi que la traite brandie par Attijari ne recouvraient aucune matérialité ; en claire, la créance alléguée par Attijari, et qui a conduit à la saisie des trois immeubles de Bocar Samba Duèye, n’existe pas. Dans le rapport du cabinet Finexo, obtenu par Libération,l’expert écrit : «J’ai procédé àune analyse détaillée et objective de l’historique de la relation entre les parties ainsi que des opérations inscrites dans le compte ouvert par Monsieur Dièye dans les livres de la Cbao,au regard des textes et usagesbancaires d’où il ressort que la Cbao n’a pas été en mesure de communiquer la convention decompte courant régissant lesrapports entre les parties d’où la nécessité dans le cadre du présent rapport de déterminer letaux effectif global de nature àexaminer la pratique ou non del’usure ». L’expert ajoute : «Par ailleurs,mes investigations ont permis de constater la pratique de l’anatocisme d’où ma proposition de déduction in fine de la somme de388.452.420 Fcfa au titre des intérêts nés de cette pratique. Les conditions d’octroi des crédits n’ont pas été conformes, à mon avis, aux usages bancaires, en raison notamment des besoins énormes de trésorerie de l’activité de M.Dièye jamais résorbés,et du maintien du compte en si‐ tuation de découvert chronique pendant plus de 60 ans générant des agios exorbitants et à notre avis non justifiés. Dans ses conditions, je préconise la déduction de la somme de 2.006.790.414 Fcfa au titre de la quote‐part des agios, montant dont le détail a fait l’objet de calculs rappelés ci‐dessus ». L’expert de conclure :«J’ai procédé aussi à l’examen dela remise documentaire au re‐ gard des usages encadrés par lesRue 522 et indiqué ma position quant à la déduction du montant de traite comptabilisée dans le solde débiteur de M.Dièye, soit 5.650.000.000 Fcfa. Dans cette hypothèse, le solde du compteentre les parties s’établit ainsi qu’il suit : 7.166.240.423 Fcfa ‐388.452.420 Fcfa‐ 2.006.790.414Fcfa‐5.650.000.000 Fcfa, soit un solde de 879.002.411 Fcfa en faveur de M.Dièye ». En clair, dans son rapport étalésur 62 pages, le cabinet Finexo conclut au contraire a une créance de Bocar Samba Dièye sur Attijari. Ces conclusions d’un expert judiciaire, désigné par la Cour d’appel de Dakar et dont le travail contradictoire a été déposé après l’ex‐ propriation de ses immeubles par Attijari ont poussé aujourd’hui Bocar Samba Dièye à actionner le parquet national financier. Car il s’agit manifestement de faits nouveaux qui remettent en selle l’escroquerie dont Bocar Samba Dièye dit être victime. L’opérateur économique poursuit également le di‐recteur général d’Attijari pour recel d’immeubles parce qu’il ressort des conclusions du cabinet Finexo que la banque s’est faite adjuger les immeubles de Bocar Samba Dièye de façon indue. Après tant d’années, l’opérateuréconomique espère que le par‐ quet national financier dont les compétences s’étendent aux infractions commises par les banques, notamment aux malversations par le biais d’écritures de banque, ira jusqu’au bout. En effet, le parquet national financier a, à sa disposition, l’imporant travail financier accompli par le cabinet Finexo. Si par le passé on opposait à Bocar Samba Dièye l’insuffisance de charges quant aux manœuvres frauduleuses qu’il a sans cesse invoquées, aujourd’hui les conclusions de l’expertise donnent force et crédit aux accusa‐ tions d’escroquerie et de recel d’immeubles qui expliquent sa plainte. A la lecture du rapport, il ressort clairement qu’Attijari avait confectionné une fausse traite de 5.600.000.000 et soutenait qu’elle l’avait avalisée pour le compte de Bocar Samba Dièye. L’opérateur économique a soutenu toujours qu’il payait, sur fonds propres, les traites afférentes à ses commandes de bateaux de riz. L’expert a pu débusquer la manœuvre de la banque puisque la traite présentée par Attijari necomportait pas la clause «bon pour aval» signée de Bocar Dieye. CMG, Libération

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