Au cœur d’une affaire d’espionnage de masse dans des appartements meublés qu’il louait,S.S.Diop, 31 ans, est tombé suite à la plainte d’une de ses connaissances
Révélée par L’Obs, l’affaireS.S.Diop a fait baisser les chif‐ fres d’affaires des gérants d’appartements meublés en ce mois de fête. Selon les informations de Libération, tout a commencé avec une plainte déposée devant la Dsc parA.K.L pour collecte illicite de données personnelles. Entendue, cette dernière a confié avoir été contactée courant janvier 2023 par S.S.Diop,via WhatsApp, pour lui faire des avances qu’elle aurait refusées.Pour l’attirer, le mise en cause acommencé à lui offrir de l’argent avant de l’inviter dans une chambre meublée à Ouest‐Foire. Lorsqu’elle s’y est rendue, S.S.Diop lui a proposé d’entretenir des rapports sexuels en lui montrant un sac rempli de liasses d’argent qu’elle empocherait si elle accédait à son exigence. Chose qu’elle a refusée avant de rompre tout contact avec lui,d’après ses dires. Un mois plus tard, indique A.K.L, S.S.Diop a repris le contact et un jour, alors qu’elle avait un rendez‐vous médical à la clinique « Yaye Natou » sise àYoff, elle s’est souvenue que S.S.Diop lui avait parlé d’une chambre meublée dont il disposait à proximité de ladite structure sanitaire. Ainsi, elle l’a téléphoné pour savoir si elle pouvait l’occuper la veille afin de ne pas manquer sa consultation médicale. Répondant favorablement à sa demande, il l’a mis en contact avec le gardien de l’immeuble qui lui a remis la clef du local où elle a passé la journée. Elle précise qu’à l’occasion, son bienfaiteur est passé dans la chambre pour remplacer un routeur de wifi par un autre avant de prendre congé d’elle, prétextant se rendre à Touba. Depuis cette date, elle acommencé à s’habituer des locaux de l’appartement que S.S.Diop lui prêtait, loin de se douter d’une quelconque tromperie de ce dernier. Elle y pas‐ sait souvent des moments charnels avec son copain J.M mais aussi des moments festifs avec ses amies. Par la suite, renseigne la plaignante, son copain J.M a commencé à avoir des soupçons lorsqu’ils ont constaté qu’à chaque fois qu’ils éteignaient les lampes du studio, S.S.Diop les appelait dans les minutes
suivante, pour leur ordonner de remettre la lumière, alléguant que le propriétaire de l’immeuble résidait au troisième étage et qu’il ne voudrait que ce dernier pense que les locaux étaient occupés par d’autres
personnes que les vrais locataires qui seraient des chinois.
C’est dans ces circonstances que J.M a découvert un dispositif de vidéo surveillance, dissi‐ mulé dans un routeur de wifi placé au niveau du salon et orienté vers le lit sur lequel la requérante et son copain entretenait leurs ébats sexuels. En outre, elle a ajouté que ce routeur a toujours existé dans les studios qu’elle a eu à occuper, notamment à Ngor, derrière le stade et la Brioche d’orée et aux Almadies à Dakar. Elle a également affirmé que S.S.Diop venait souvent dans les studios pour leur demander de s’absenter momentanément pour des travaux ; ce qui était en réalité un prétexte afin
de récupérer les enregistrements vidéo et repartir..
Auditionné à son tour, le sieur J.M. a confirmé entièrement les déclarations tenues A.KL. Il dit avoir fouillé les locaux en question, après que le S.S.Diop insistait pour que les lampes demeurent allumées tout le temps pendant qu’il est absent des lieux. C’est partant de là qu’il a décelé deux caméras incrustées dans un répétiteur wifi installées respectivement dans
le salon faisant face aux invités et dans la chambre à coucher, orientées vers le lit.
Face aux enquêteurs, S.S.Diop a reconnu sans ambages les agissements qui lui sont imputés. En effet, il a expliqué avoir loué auprès d’un nommé M., se
disant courtier, des appartements meublés sis aux Almadies. Il admet avoir mis en place des caméras espionnes incrustées dans un répétiteur wifi.
Le mis en cause récupérait en‐ suite les vidéos des ébats pour fantasmer. Selon nos informations, près de 211 vidéos auraient été découvertes. Pour autant, S.S.Diop prétend n’avoir jamais partagé ou vendu les vidéos incriminées à des tiers ou à des sites pour
adultes.
CMG, Libération