Lors de l’ouverture de la deuxième session extraordinaire de l’année 2024 à l’Assemblée nationale, le député Abba Mbaye a pris la parole pour critiquer la gestion actuelle des institutions démocratiques du Sénégal et appeler à une plus grande transparence et clarté.
« Au lieu d’aller donner des leçons à la CEDEAO ou de se prétendre les grands de l’Afrique, notre rôle aujourd’hui nous montre que notre démocratie a encore des étapes à franchir, y compris en matière d’intangibilité des gestions crédibles et équilibrées », a déclaré Abba Mbaye. Il a rappelé que le Haut Conseil des Collectivités Territoriales (HCCT) est une directive communautaire, mise en place lors des assises comme une chambre des collectivités territoriales, puis adoptée par le gouvernement. « Je suis d’accord pour qu’on se demande aujourd’hui quelle est l’utilité du HCCT, surtout si, depuis deux ans, les mairies sont en grève et ne travaillent pas », a-t-il ajouté.
Abba Mbaye a exprimé ses préoccupations concernant la suppression soudaine du HCCT sans vision claire de ce qui pourrait le remplacer. « Est-ce que ce qu’ils vont proposer sera mieux que ce qui était déjà en place ? Je pense qu’on réalise seulement maintenant l’importance de la DPG (Déclaration de Politique Générale). Nous ne réclamons pas une DPG parce que nous voulons Ousmane Sonko ici. Non ! Nous voulons savoir où nous allons et ce que le nouveau gouvernement prépare. C’est cela le respect pour la population. Les institutions ne leur appartiennent pas ; ils doivent dire aux citoyens ce qu’ils comptent faire. »
Il a également souligné l’importance de ne pas prendre de décisions politiques à la hâte ou sous le coup de l’émotion : « Il faut arrêter de gérer les affaires du pays dans l’émotion et diversifier les débats publics. Lorsqu’on parle de rationalisation des économies des institutions, nous voulons savoir quels sont les arbitrages ; ce sera un débat important lors du prochain marathon budgétaire, si bien sûr nous sommes là. »
Abba Mbaye a conclu en réclamant un processus budgétaire transparent et participatif : « Il faut organiser un marathon budgétaire pour que les gens puissent demander des budgets en toute transparence. La presse doit pouvoir connaître les crédits accordés et avoir un débat de fond, non pas des faits diversifiés. »
Ndeye Fatou Touré