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La première semaine déjà écoulée, l’ambiance tarde à monter dans le département de Thiès. Le meeting du Pastef est l’exception qui confirme la règle. Les états-majors semblent plus privilégier la proximité.

THIÈS – Malgré la présence de quasiment toutes les listes, l’ambiance à Thiès pour cette campagne électorale est relativement calme. Du moins pour la première semaine. À la Place de France, hormis la foire qui s’y tient, l’ambiance est relativement ordinaire.

Entre quelques bouchons ça et là, véhicules et Jakarta qui se disputent la route, tout est relativement calme. Baye Fall est un vendeur de café établi non loin de la mairie. Selon lui, à part le premier jour de la campagne et le meeting de Pastef, tout est calme. De temps à autre, dit-il, quelques militants se regroupent pour distribuer des spécimens. Mais globalement, c’est vraiment le calme. « On ne sent même pas la campagne », dit-il.

Au marché également, même si les discussions tournent beaucoup autour de la campagne, c’est surtout pour parler des cas de violence et de la libération de Bougane. Mais, dans les rues, le décor reste le même. Au populeux quartier Diamaguène, à part quelques groupes de militants qui squattent les maisons, c’est le néant. Rien qui rappelle que la campagne vient de boucler sa première semaine. Cette ambiance morne est à mettre en rapport direct avec le choix des coalitions, d’après plusieurs personnes interrogées. Pour Moustapha Mbaye, tête de liste départementale de l’inter-coalition « Takku Wallu-Sam Sa Kaddu », beaucoup privilégient la proximité. Entre porte-à-porte et caravanes dans les quartiers, le folklore est peu présent. « Il faut beaucoup de pédagogie. Il faut parler aux gens, expliquer les enjeux », dit-il, même s’il n’exclut pas un grand rassemblement lors du dernier virage avec tous les investis.

La même attitude prévaut à Pastef. Si la tête de liste départementale, Amadou Ba, sillonne les moindres localités de Thiès, des comités électoraux sont déployés un peu partout. Mais, l’approche est la même. Ahmadou Mangara Niang est responsable du comité électoral de Pastef à Diamaguène. Il a opté pour le porte-à-porte. Spécimens à la main, lui et ses camarades expliquent, dans les moindres détails, ce que représente ce scrutin pour le parti au pouvoir.

Face à la pléthore de listes, ils ne manquent pas d’insister sur la leur. Du côté de « And Nawlé », l’approche est plutôt pédagogique. « Même nos caravanes, nous les faisons à pied. C’est pour créer une certaine proximité avec les populations », explique la tête de liste départementale. Investie sur la liste départementale de l’inter-coalition « Takku Wallu-Sam Sa Kaddu », Hélène Tine a une autre explication du manque d’engouement noté autour de la campagne électorale.

« Les Sénégalais sont éprouvés. Aujourd’hui, la vie est chère. De l’autre côté, il y a les catastrophes naturelles, l’immigration clandestine. En réalité, les Sénégalais n’ont pas le cœur à la campagne. La décence aurait même voulu que les gens évitent le tapage, à la limite privilégier la proximité », analyse-t-elle. À défaut d’une ambiance de tous les jours, les affiches, casquettes, tee-shirts… contribuaient à plonger les populations dans la ferveur de la campagne. Mais là aussi, le constat est le même. C’est pratiquement le néant dans toutes les grandes artères. Tous semblent privilégier la distribution de spécimens.

Oumar FEDIOR (Envoyé spécial)

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