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Le président de la République Bassirou Diomaye Faye a déclaré, jeudi à Thiès, que l’école et les collectivités locales doivent s’emparer du long héritage de résistance à la colonisation au Sénégal et dans d’autres parties du continent africain, pour former les bâtisseurs d’une nation souveraine et ouverte aux idéaux panafricains.

« L’oeuvre que nous avons inaugurée aujourd’hui, au-delà de sa dimension esthétique, à l’image de tant de produits de nos artistes, cinéastes, est porteuse d’une efficace fonction pédagogique dans la transmission de nos valeurs et vertus les meilleures », a dit le chef de l’Etat, lors de la cérémonie d’inauguration d’une statue en hommage au héros national Lat-Dior Diop (1842-1886).

« L’école doit s’emparer de cette mémoire quelle qu’en soit le support pour former en notre jeunesse les bâtisseurs d’une nation souveraine et ouverte aux idéaux du panafricanisme », a ajouté le président de la République.

Pour lui, le parrainage de nos rues, écoles ou édifices publics ou privés doit « davantage puiser dans ce patrimoine partagé, ce socle de référence collectif sur lequel s’édifie notre imaginaire national et nos convictions patriotiques ».

« Continuer à faire patrie, c’est renforcer cette perspective de l’unité à partir de toutes les sources qui alimentent la mémoire nationale, forte de sa diversité », a noté le président Faye, venu inaugurer une statue en bronze réalisée par la ville de Thiès en l’honneur de l’ancien Damel du royaume du Cayor.

Le président Faye a loué les « pages glorieuses » écrites par les héros, y compris à Thiès où, les cheminots, à travers la grève de 1938 et celle de 1947 pour la liberté et la justice, ont payé leur engagement au prix fort.

Moins connue que celle de 1947 et immortalisée dans  »Les bouts de bois de Dieu », un roman d’Ousmane Sembène, devenu un classique, la grève des cheminots de 1938 s’est terminée dans un bain de sang, a rappelé le chef de l’État.

Le maire de Thiès Babacar Diop a réhabilité, dès son élection, un monument près de la Cité Ibrahima Sarr, cet autre « massacre colonial » perpétré le 27 septembre 1938.

Le chef de l’État a profité de l’occasion pour rendre hommage aux résistants, en terre sénégalaise et dans d’autres parties du continent.

En plus de Lat-Dior, il cité les révolutionnaires du Fouta : Abdel Kader Kane et Thierno Souleymane Baal, ainsi que Mamadou Lamine Damé dans le Boundou, Alpha Molo Baldé, dans le Fouladou, ainsi que le roi du Sine, Boursine Coumba Ndoffène Diouf, dont le témoignage en faveur du fondateur du mouridisme, au péril de son pouvoir, a épargné à Cheikh Ahmadou Bamba un second exil après celui au Gabon (1885-1902).

Les mérites d’Aline Sitoé Diatta en Casamance ou encore des héros moins connus de la zone du Thianguine (autour de Thiès), comme Kagne qui barrait la route aux caravanes des colons, ont aussi été vantés par Bassirou Diomaye Faye.

D’autres « figures emblématiques de la résistance » comme les marabouts Cheikh Amadou Bamba, Elhadj Malick Sy, Amary Ndack Seck, entre autres, ont « fait échec au projet d’aliénation culturelle » déroulé par le colon, a rappelé le chef de l’Etat.

Au plan continental, il a évoqué le nom du premier Sultan de Dosso, un des précurseurs du panafricanisme ou encore Samory Touré.

Pour le président de la République, l’initiative du maire Babacar Diop est « à citer en exemple pour tous les édiles des autres collectivités locales qui, en cohérence avec la politique de l’État, mettent en place une politique pour soutenir la culture » et entretenir la mémoire de nos héros.

Aps

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