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Cacao : 22 000 milliards FCFA perçus par les producteurs ivoiriens depuis 2012

Cacao : 22 000 milliards FCFA perçus par les producteurs ivoiriens depuis 2012

La Côte d’Ivoire, premier producteur mondial de cacao avec 2,36 millions de tonnes en 2022 et 1,82 million en 2023, a vu ses producteurs recevoir près de 22 000 milliards FCFA (37,43 milliards de dollars) depuis 2012, a annoncé, ce 28 septembre 2024, le ministre de l’Agriculture, du Développement rural et des Productions vivrières, Kobenan Kouassi Adjoumani lors de l’ouverture de la 9e Journée nationale du cacao et du chocolat à Abidjan.Cette somme considérable, perçue par l’ensemble des producteurs après la vente de leurs fèves, est principalement liée à la réforme de 2012, qui a réintroduit le système de stabilisation des prix du cacao, l’une des principales avancées de cette réforme. Ce mécanisme a été conçu pour protéger les producteurs des fluctuations parfois brutales du marché international, leur assurant ainsi une meilleure visibilité et un revenu plus stable.‘’De plus, cette réforme a permis d’améliorer les conditions de vie et de travail des communautés productrices de cacao. Dans ce sens, ce sont plus de 331 milliards FCFA qui ont été investis par le Conseil du café-cacao pour la réhabilitation des pistes agricoles, la réalisation d’infrastructures dans les domaines de la santé, de l’éducation, de l’hydraulique villageoise, de l’électrification rurale et de la sécurité », précise le communiqué du gouvernement.En termes d’acquis, le ministre ivoirien de l’Agriculture a évoqué la garantie d’un revenu décent aux producteurs de cacao à travers l’instauration du différentiel de revenu décent (DRD), une prime de 400 dollars par tonne versée aux producteurs par les multinationales.Les défis de la durabilitéCependant, il n’a pas manqué de souligner que si les acquis sont importants, de nombreux défis restent à relever. En tête de ces défis figure la durabilité environnementale. La Côte d’Ivoire, confrontée à une réduction drastique de son capital forestier, s’engage désormais dans une politique de restauration des terres dégradées. D’ici 2030, le pays prévoit de restaurer 3 millions d’hectares, afin de rétablir un équilibre entre la production agricole et la préservation des ressources naturelles. ‘’Nous ne pouvons plus continuer à produire du cacao au détriment de nos forêts », a déclaré le ministre, rappelant l’engagement ferme du Chef de l’État en faveur d’un développement harmonieux et durable.Par ailleurs, l’un des défis majeurs est l’autonomisation des femmes productrices. En effet, si les femmes jouent un rôle central dans la production de cacao, elles demeurent encore sous-représentées dans les instances décisionnelles et ont un accès limité aux ressources financières et techniques. Le gouvernement ivoirien ambitionne d’inverser cette tendance en multipliant les initiatives en faveur de leur inclusion. ‘’Nous devons permettre aux femmes productrices d’accéder aux crédits, aux technologies et aux marchés pour qu’elles puissent pleinement participer au développement de la filière », a affirmé Kobenan Kouassi Adjoumani.Autre enjeu de taille : le renouvellement générationnel. Alors que la plupart des producteurs actuels vieillissent, il est crucial d’assurer la relève paysanne en attirant une nouvelle génération de jeunes agriculteurs vers le cacao. Pour ce faire, la modernisation des pratiques agricoles, ainsi que l’introduction de nouvelles technologies, sont indispensables. Le ministre a insisté sur la nécessité de rendre le métier d’agriculteur plus attractif, notamment par l’accès aux formations et à des crédits adaptés. Cet aspect est particulièrement critique pour assurer la pérennité de la filière.Vers une transformation locale plus accrueEnfin, la transformation locale du cacao reste un axe stratégique majeur pour l’avenir de la filière. Si la Côte d’Ivoire est aujourd’hui le plus grand producteur mondial de cacao, une grande partie des fèves est exportée à l’état brut. L’ambition du gouvernement est de transformer localement une plus grande proportion de la production, en valorisant les chaînes de valeur locales et en encourageant la consommation domestique.Le ministre a rappelé que la vision 2030 du pays est de devenir un pays industrialisé, où l’essentiel des matières premières agricoles, dont le cacao, serait transformé sur place. ‘’La transformation locale n’est pas seulement une question économique, c’est aussi une question de souveraineté », a-t-il déclaré.

Dr Ange Ponou, Sikafinance

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