Selon le bulletin hydrologique du bassin du fleuve Sénégal publié ce jeudi 25 septembre 2025, « le niveau du Bafing à Manantali (amont du barrage) est de 208,32 m ». Alors que la cote normale de la retenue est fixée à 208,05 m IGN, le débit lâché par Manantali s’élève à 1814 m³/s, contre seulement 214 m³/s à la même date l’an dernier. Le document, qui signale une baisse de trois centimètres à Bakel, indique que « le plan d’eau, à la cote de 10,45 m le 24 septembre, se situe ce matin à 10,42 m contre 9,97 m en 2024 ». En revanche, le fleuve continue de grossir à Matam et Podor. À Matam, où la cote d’alerte de 8 m a été franchie, le niveau est désormais de 8,47 m contre 8,44 m la veille à 8 h. La même tendance haussière est observée à Podor, où « le plan d’eau mesurait 5,21 m le 24 septembre à 8 h, et atteint ce matin 5,22 m contre 5,07 m en 2024 ». À Bakel, Matam et Podor, ces crues ont provoqué des débordements, submergeant routes et habitations à Arounda, Yaféra, Golmy, Ballou dans le département de Bakel, et à Dembancané dans celui de Kanel.
Depuis hier, le village de Diamel, dans la commune de Matam, subit à son tour la déferlante des eaux issues du barrage. Trente maisons situées en zone basse sont envahies. « L’eau a pénétré nuitamment dans les chambres, les latrines et les enclos du bétail, contraignant encore une fois les habitants à l’exode », déplore Hamady Diaw, membre de l’association de développement local. Un recensement, non exhaustif, fait état d’une cinquantaine de sinistrés provisoirement relogés à l’école du village. L’an passé déjà, Diamel avait été fortement affecté par les crues du fleuve Sénégal : plusieurs habitations et artères principales avaient été submergées, obligeant les riverains à recourir aux pirogues pour circuler.
PAPE MOCTAR NDIAYE

