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Après Moody’s, c’est autour de Standard Poor’s de sortir un rapport sur le Sénégal. D’après les confrères du magazine économique Sikafinance Standard and Poor’s a placé le Sénégal sous perspective « négative ». Cette notation intervient 24 jours après que le gouvernement sénégalais ait effectué un audit des comptes publics. Lequel a indiqué que « la dette et le déficit du pays étaient nettement plus importants que ceux rapportés par l’administration précédente ».

A l’opposé de  Moody’s qui avait rabaissé la note du Sénégal à B1, S and P, dans son rapport a conservé la note « B+/B » sur les emprunts à long terme et court terme du Sénégal. Cette notation est, toutefois, jugée beaucoup plus souple que celle de Moody’s. Le gouvernement précédent dans ses notes avait annoncé 5,5 % de déficit public avec une dette atteignant jusqu’à 83% du PIB en 2023. Soit 10% de plus que les chiffres précédents.

Dans une large mesure, ces deux notations ressortent d’une logique sur le déficit budgétaire du Sénégal. Le gouvernement, dans le souci d’une transparence avait présenté le 26 septembre dernier les conclusions d’un rapport d’audit sur la demande du Président Bassirou Diomaye Faye. Dans ces dites conclusions, il est fait état d’un déficit budgétaire en moyenne à 10, 4% du PIB sur la période 2019-2023.

La solvabilité du Sénégal, informe l’instance de notation reste menacée “par une remise en cause de la capacité du Sénégal à honorer ses échéances” mais également “une incertitude importante sur les données budgétaires réelles, le manque de clarté sur le profil d’endettement, d’amortissement et les besoins de financements”.

Dans cet imbroglio financier; le Premier ministre Ousmane Sonko n’est pas allé par le dos la cuillère pour mettre le tout sur le dos du régime de Macky Sall. Il a accusé ce dernier avec ses partisans d’être à l’origine de cette déprédation financière. Ces accusations que l’ancien Président de la République, Macky Sall a balayé d’un revers de la main, lors d’un entretien avec la chaine Bloomberg. ” J’ai laissé un pays où tous les indicateurs étaient au vert”, avait soutenu l’ancien Président sénégalais. 

Aujourd’hui, même si le FMI a salué la volonté manifeste de transparence des nouvelles autorités, S and P ne prévoit pas des résultats reluisants pour le Sénégal. L’instance s’attend, d’ailleurs, à ce que la situation budgétaire du pays “se détériore considérablement”. Ceci en attendant des mesures coercitives entreprises par les nouvelles autorités.

Tout au plus, a relevé  S and P ” en 2024, la croissance de l’économie devrait se situer à 6% (contre une précédente estimation de 7,3% et le déficit public atteindra 7,5% du PIB contre 4, 8% précédemment”. Enfin, dans ce tableau tout n’est pas noir. Selon Standard and Poor’s, ce désenchantement ne sera que de courte durée. Car l’on peut s’attendre à une amélioration de l’économie sénégalaise. Ainsi, elle pourrait atteindre une croissance à deux chiffres (10%), dès 2025. Cette performance sera en rapport avec le champ pétrolier de Sangomar ( en production depuis juin 2024) et l’ouverture de nouveaux sites d’extraction d’or dans l’est du pays (à Kédougou 500 km de Dakar). 

Last but not least, S and P a fait la promesse de relever la note du Sénégal ou réviser les perspectives à “stable” une fois que les indicateurs budgétaires et extérieurs se bonifient de  manière fulgurante. Ce qui serait possible grâce ” à la mise en oeuvre de mesures correctives énergétiques”.

Babou Diallo

editor

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