C’est une action corruptive qui a été décrit par le député Guy Marie Sagna. Fidèle à sa personnalité, le député a dénoncé la scène avant de balancer toutes les informations permettant d’identifier les mis en cause.
Posté sur la toile, notamment à travers sa page Facebook, il a suscité la réaction du ministre de l’Intérieur, qui s’est félicité de l’acte de dénonciation du député Guy Marius Sagna.
« Un policier garé sur le pont de l’émergence aujourd’hui arrête un taxi. Il lui demande des pièces. Il s’en va puis le chauffeur prend de l’argent et le suit. Il revient et rallume sa voiture », a relaté le député Guy Marius Sagna. Il a aussi révélé les numéros de matricules des deux mis en cause, il s’agit d’un « policier et d’un taximan. Les engins concernés, la voiture du policier DK-7578-W et le taxi AA-374-RL ». Il confirme « l’action corruptive ».
« Le chauffeur dit lui avoir remis de l’argent. Je n’ai aucune raison d’en douter. Nous sommes des millions à en être témoins tous les jours devant notre indifférence », affirme Guy Marie Sagna. Il a aussi fustigé le phénomène.
« Nous récoltons ce que nous avons semé pendant des décennies »
« Il y a eu de la corruption ? Tant que ces corruptions de certains agents des forces de défense et de sécurité, du service des visites techniques, du passage du permis de conduire… continueront nous continuerons à compter nos morts dans les accidents », se désole-t-il.
Avant de s’interroger : « Qui pour lutter contre ces corruptions : l’État, nous les citoyens… ». Il présage aussi les « risques que peuvent encourir les présumés auteurs. »
« Cela va être dur. Car ces gens qui sont corrompus et vivent donc de ces accidents sont nos frères, nos sœurs, nos amis, nos voisins, nous-mêmes… Mais c’est le prix à payer », a-t-il soutenu.
Le député a également mis en relation la corruption et les accidents dramatiques. « Nous allons continuer à récolter des accidents de la circulation avec beaucoup de morts et de blessés graves pendant un certain temps ». Profitant de l’actualité brûlante de la semaine, il pointe du doigt « l’émigration irrégulière ».
« Nous allons continuer à récolter des pirogues qui vont à l’assaut de l’Europe complice et à compter des morts malheureusement pendant un certain temps », indique-t-il.
« Nous allons continuer à récolter les fruits amers de nos décennies d’indiscipline, de corruption, de laisser-aller, de complicité, de politiques néocoloniales comme les accords de pêche avec l’Union européenne, de « maa tey », du renforcement de l’avoir au détriment de l’être, du « tekki » à tout prix, des politiques dans nos propres familles où nos sœurs et frères qui « ont » sont plus considérés que ceux qui « n’ont pas », de notre désengagement, de nos abdications », fustige Guy Marius Sagna.
Le parlementaire fait son propre diagnostic de la situation. « Nous récoltons ce que nous avons semé pendant des décennies au moins. Cela va continuer un certain temps. Si les mesures fortes sont prises et appliquées cela va se réduire puis s’arrêter. Cela est nécessaire. Cela est possible. »
Enfin, il présente les condoléances aux familles des victimes. « Mes condoléances aux familles des victimes de l’émigration piroguière et des accidents de la route. Que leur âme repose en paix. Que notre Seigneur les accueille en son paradis », prie-t-il.
« Combattre la corruption par toutes ces formes »
Une interpellation qui a fait réagir le ministre de l’intérieur Jean Baptiste Tine. Il soutient : « Le ministère de l’Intérieur et de la Sécurité publique remercie l’honorable député GUY Marius SAGNA L’Officiel pour avoir signalé un acte de corruption impliquant un policier. Une enquête est en cours pour identifier les personnes en cause et appliquer les sanctions nécessaires le cas échéant. »
Avant de réaffirmer son engagement à « combattre la corruption par toutes ces formes ». Il a aussi appelé les citoyens à dénoncer tout « acte allant dans le sens de la corruption ».
« Nous restons fermement engagés contre la corruption et invitons les citoyens à signaler de tels actes sur notre ligne dédiée. Ensemble, construisons une société plus juste et transparente », rappelle le ministre de l’Intérieur.
Daouda Diouf (stagiaire)