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Elles sont toutes sous planning familial, avec chacune, la méthode qui semble être moins risquée tant pour sa santé que pour son cycle de reproduction. Toutefois, ces femmes interrogées redoutent les effets secondaires des méthodes contraceptives modernes à longue durée.

« Je fais le planning familial pour espacer les naissances. On me l’a proposée à la maternité, après mon accouchement. C’est la première fois. Mais, depuis lors, je ressens des douleurs lorsque je suis en période de règles, alors que je ne les vois plus. Elles se sont interrompues depuis que j’ai fait mon implant », se plaint Soukeyna, une jeune fille d’une vingtaine d’années et résidente à Thiaroye-Sur-Mer.

Donnée en mariage à l’âge de 18 ans, à son cousin, en pleine année scolaire, elle confie qu’elle n’avait aucune idée de la vie conjugale. La fille ne tarde pas à contracter sa première grossesse après un an de mariage. Elle se souvient que cette grossesse a failli lui coûter la vie au moment de l’accouchement. Et donc, c’est après avoir eu son bébé que les sages-femmes lui ont proposé le planning. Ce qu’elle a accepté avec méfiance. « Je le fais pendant juste deux ans, le temps d’allaiter mon fils. Mais, ce n’est pas quelque chose que je compte continuer », poursuit notre interlocutrice, un peu embarrassée.

Cependant, Soukeyna confie qu’elle a opté pour l’implant avec l’accord de son époux. Ce qui est le contraire pour Astou, une jeune dame mariée logeant dans le même quartier. Celle-ci s’est mise à la contraception de longue durée sous la contrainte de son mari, qui ne désire plus avoir d’autres enfants. « La contraception, ce n’est pas mon choix. Dans ma vie, j’ai toujours refusé le planning familial à cause des effets secondaires. Mais, là, je n’ai pas le choix », narre Astou, le regard baissé. Âgée de trente ans, la mère de famille allaite son cinquième bébé d’à peine un mois. Elle a opté pour les pilules.

Toutefois, Astou regrette le silence des sages-femmes sur les effets secondaires des méthodes contraceptives. Après la naissance de sa quatrième fille, elle prenait, au quotidien, la pilule de manière continue, pendant plus de deux ans. Ce qui lui a valu des complications.

A la maternité, c’est le silence sur les effets néfastes du planning

« À la maternité, aucune sage-femme ne m’a parlée des effets. Elles n’expliquent rien sur ce point. Elles vous disent juste comment prendre les comprimés. J’ai eu des douleurs au ventre qui m’ont conduite à l’hôpital, après ma première expérience. Et ce sont les conseils du médecin qui m’a consultée ce jour-là, qui m’ont sauvée. J’avais alors arrêté. J’ai repris les prises après la naissance de ma dernière fille », confie-t-elle.

La planification familiale, c’est également l’affaire de certains hommes comme Amath, qui estime qu’elle n’est que bénéfique pour la femme. « Elle permet aux femmes d’espacer les naissances et à être en bonne santé. En plus, la planification familiale aide la femme à se reposer, le temps qu’elle allaite correctement son enfant. Personnellement, je milite pour le planning familial. En plus, cela permet aux parents de mieux prendre soin de leurs enfants », soutient-il.  Contrairement à certains hommes, cet homme, originaire du monde rural, refuse de croire aux prétendus effets néfastes de la contraception à longue durée. « Pour moi, ce sont des rumeurs. Le problème est lié au fait que certaines femmes ne respectent pas leurs rendez-vous », défend Amath.

Mariama DIEME

editor

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