Les 7 371 890 millions d’électeurs inscrits dans le fichier sont appelés aux urnes le 17 novembre prochain dans le cadre des législatives anticipées. Ils devront choisir 165 députés qui constitueront la 15e législature. Après 21 jours de campagne électorale, va-t-on assister à une situation de «remontada» de l’opposition ou plutôt la confirmation de la large victoire obtenue par le nouveau pouvoir lors de la dernière présidentielle ?
Après 21 jours d’une campagne électorale émaillée de quelques scènes de violences, à Dakar, à Koungheul et à Saint-Louis, ce sera au tour des citoyens de s’exprimer en choisissant ceux qui les représenteront dans l’hémicycle. L’histoire politique retiendra que pour la première fois, des élections législatives anticipées sont organisées au Sénégal. Cette législature sera la 15ème depuis l’indépendance. L’enjeu de ces élections, convoquées par le président de la République dans la foulée de sa décision de dissoudre l’Assemblée nationale le 12 septembre se trouve dans le triangle formé par les régions de Dakar, de Thiès et de Diourbel.
En effet, les 3 468 924 inscrits sur le fichier électoral de ces trois régions constituent près de la moitié des 7 371 890 suffragants répertoriés sur le fichier électoral. Ce trio régional se distingue également par son quota important de sièges au scrutin majoritaire. Sur les 112 sièges en jeu des 46 départements sur le territoire national et les 08 départements de la diaspora, 37 députés viendront de ces trois régions. La liste qui parviendra à obtenir le plus grand nombre de voix dans ce triangle, prend une sérieuse option non seulement dans la course pour le contrôle des 53 sièges sur la liste nationale (proportionnelle) mais aussi pour le contrôle de la future Assemblée nationale.
Outre ces localités, l’enjeu de ces législatives anticipées du 17 novembre se jouera dans les départements de Keur Massar, de Rufisque, de Ziguinchor, de Dakar et de Guédiawaye, de Tivaouane, de Saint-Louis , de Kaolack, de Matam, de Fatick, de Diourbel et de Tambacounda. En effet, nonobstant le faible quota de sièges qui leur est attribué (02 sièges maximum), ces localités peuvent jouer un rôle non négligeable au décompte final des postes de députés obtenus par les coalitions ou partis en lice pour ces joutes anticipées.
Chaque coalition va jouer son va-tout pour essayer de remporter les élections dans ces localités dont la plupart ont été remportées par la coalition « Diomaye Président » lors de la dernière présentielle du 24 mars dernier.
Scrutin à grand enjeu pour le nouveau pouvoir en quête de majorité parlementaire pour décliner sans entraves son Projet dit « Vision Sénégal 2050 », l’élection de demain, dimanche 17 novembre, soulève moult interrogations chez les Sénégalais, surtout les observateurs de la scène politique. La principale interrogation est de savoir si la nouvelle opposition (ancien pouvoir), défaite à la présidentielle de mars 2024, retrouvera des couleurs face à la déferlante Pastef et alliés sortie victorieuse des dernières élections, avec 54% des suffrages valablement exprimés. Même si les élections (présidentielles et législatives) ne sont pas du même type, force est de reconnaître que l’idée de revanche et/ou de confirmation de la victoire ne manque pas de titiller les acteurs des deux camps. Comme le Sénégalais lambda qui se demande qui remportera la bataille de Dakar ou si le Fouta restera encore le «titre foncier» de Macky, au cours de ces législatives anticipées.
NANDO CABRAL GOMIS