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Parti de la banlieue de Dakar, Mame Ass Diop est aujourd’hui l’un des rares élèves pilotes africains en formation à l’Académie de la force aérienne américaine de Colorado Springs, avec l’ambition de servir l’armée sénégalaise.

Sur terre, on l’appelle Ass. De son vrai nom Mame Ass Diop. Mais ce jeune Sénégalais de 21 ans veut devenir un autre As. Celui du ciel. Depuis son enfance, à Keur Mbaye Fall, à 19 kilomètres à l’est de Dakar, il caresse ce rêve. « Le vol est une passion pour moi », soupire-t-il.

Enfant de troupe 

Son apprentissage commence en 2008 au groupe scolaire Jupiter de la même localité. Excellent à l’école élémentaire, il réussit, en 2014, le concours d’entrée au Prytanée militaire de Saint-Louis, dans le nord du Sénégal.

Fondé en 1923, le Prytanée est un établissement public d’excellence où sont passées de nombreuses figures de l’armée et de la vie publique, parmi lesquelles le général Birame Diop, actuel ministre des Forces armées sénégalaises. Mame Ass y fait sept années marquées par la rigueur et la discipline. « Dès l’âge de 11 ans, j’étais attiré par le prestige et l’uniforme beige du Prytanée militaire », confie-t-il.

Après son baccalauréat, il intègre l’Université de Montréal. Cependant, son admission à l’Air Force Academy américaine en juin 2022 marque un tournant décisif dans sa trajectoire.

L’Académie de la Force aérienne de Colorado Springs, dans le Colorado (centre), l’une des trois académies militaires des États-Unis, a été créée en 1954 après la Seconde Guerre mondiale. Après que l’Armée de l’air est devenue un service distinct en 1947 en vertu de la loi sur la sécurité nationale, « Harold E. Talbott, alors secrétaire de l’Air Force, a nommé une commission pour choisir un site permanent. Après avoir parcouru 34 000 kilomètres et étudié 580 sites dans 45 États, la commission a recommandé trois emplacements : Alton, dans l’Illinois ; Lake Geneva, dans le Wisconsin ; et Colorado Springs, dans le Colorado », rapporte le site de l’Académie.

« La rigueur et la discipline militaire que j’avais intégrées au Prytanée étaient des aspects que je ne souhaitais pas abandonner », explique-t-il. Les académies militaires américaines, reconnues pour leur excellence, représentent une opportunité idéale pour parfaire sa formation.

Trié sur le volet 

Chaque année, 15 places sont ouvertes pour des élèves internationaux, réparties entre 82 pays. Les candidats doivent réussir le test d’anglais du laboratoire des forces armées, être célibataires, et avoir entre 18 et 23 ans. « J’ai excellé lors de l’entretien et au test de langue anglaise « TOEFL », mais ce qui a vraiment impressionné l’Académie, c’est mon score au SAT », raconte-t-il. Le SAT (Scholastic Assessment Test) est un test que les Américains passent après le lycée pour intégrer des universités. Avec un score de 1430, il se place dans le top 2% des participants, un exploit remarquable pour un non-anglophone.

Aujourd’hui, il est en troisième année, se spécialisant en aéronautique, stratégie militaire et géopolitique, tout en visant un diplôme de pilote. Mame Ass est l’un des trois Sénégalais à l’Air Force Academy, aux côtés d’autres Africains venant du Ghana, du Niger, du Kenya et de la Tunisie. « Côtoyer des personnes de différents pays enrichit ma perspective et renforce mon rôle d’ambassadeur », assure-t-il.

Nombreux sont les sénégalais qui après leur formation préfèrent rester dans le pays formateur. Ce n’est past le cas de Mame Ass qui veut « dédier » sa vie « à la protection de mon pays ». « Je suis profondément attaché au Sénégal, l’armée sénégalaise m’a formé, et je lui dois fidélité. Mon engagement est de servir mon pays, et je le ferai avec honneur » , jure le jeune crack. Et pour rendre la pareille au Sénégal, il déclare être « prêt à mettre de côté mes besoins personnels pour vivre selon les principes de mon académie : ‘Intégrité avant tout, service avant soi, excellence en tout’. »

« Ma présence sur les réseaux sociaux…»

Mame Ass anticipe des défis, notamment la transition de l’armée américaine à l’armée sénégalaise et l’équilibre entre sa carrière et sa vie personnelle. Il reste déterminé à servir son pays avec dévouement, suivant la devise du Prytanée : « Savoir pour mieux servir ».

Bien que sa formation soit exigeante, il maintient une présence active sur les réseaux sociaux. Sur X (anciennement Twitter), où il est suivi par moins de 1000 abonnés, il partage chaque moment important de sa formation. « J’espère utiliser les réseaux sociaux pour inspirer et encourager les jeunes de mon âge à servir le Sénégal » dit-il, promettant d’y limiter sa présence si cela est une exigence pour son futur métier.

Apanews

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