Dans une déclaration inédite, François Hollande a reconnu le “massacre” de Thiaroye du 1er décembre 1944. L’ancien président français a qualifié cet événement de “massacre”, un terme jusque-là jamais employé par un homme politique français de son rang. Les propos ont été tenus lors d’une interview accordée à RFI, ce lundi, marquant une étape importante dans la reconnaissance des violences coloniales.
Le 1er décembre 1944, des dizaines de tirailleurs africains, ayant combattu pour la France et récemment rapatriés, furent exécutés par l’armée coloniale. Leur tort ? Avoir réclamé le paiement de leurs soldes non versées. “Ce n’est pas simplement une répression violente comme dans certaines manifestations, mais un massacre à la mitrailleuse”, a affirmé François Hollande, insistant sur la nécessité d’appeler cet acte par son véritable nom.
L’ancien président a souligné que cet épisode tragique, bien que le fruit d’ordres locaux, reflète une injustice plus large à l’égard des soldats africains ayant servi sous le drapeau français. Cette reconnaissance intervient dans un contexte de réévaluation des relations postcoloniales et de l’histoire partagée entre la France et ses anciennes colonies.
Ces déclarations accompagnent la diffusion d’un podcast de RFI intitulé “Thiaroye, les tirailleurs sacrifiés”, qui revient sur ce sombre chapitre de l’histoire. François Hollande invite ainsi à une réflexion collective sur la mémoire des tirailleurs sénégalais, souvent oubliés des récits officiels.
P.A.S