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L’élection législative du 31 juillet 2022 a été marquée par une forte concurrence entre la majorité présidentielle et l’opposition. Le contexte politique était déjà explosif, notamment à cause de la préparation des élections présidentielles de 2024 et des mobilisations populaires contre le régime de Macky Sall.

Invalidations en cascade

Lors de ce scrutin, plusieurs listes de candidatures, aussi bien de la majorité que de l’opposition, ont été invalidées par le Conseil constitutionnel, entraînant une vague de protestations.

D’abord, la coalition Yewwi Askan Wi (Yaw), dirigée par des leaders comme Ousmane Sonko, Khalifa Sall et Barthélémy Dias, a vu sa liste nationale des titulaires rejetée pour des raisons administratives. Le Conseil constitutionnel a invoqué des erreurs dans le dépôt des candidatures, notamment des incohérences dans la désignation des titulaires et suppléants sur la liste. Cela signifiait que YAW ne pouvait pas présenter de candidats sur la liste proportionnelle.

Il faut rappeler que la coalition présidentielle d’alors Benno Bokk Yaakaar a également fait face à une invalidation de sa liste nationale des suppléants. Là encore, des erreurs administratives ont été signalées par les « Sept sages », ce qui a empêché la coalition présidentielle d’avoir des suppléants pour sa liste nationale.

Installation tendue

L’Assemblée nationale a connu des moments particulièrement tendus notamment lors de l’installation de cette 14e législature, en septembre 2022. Dès le début, des disputes ont éclaté concernant les présidents de séance et la composition des bureaux. Les rivalités politiques entre les principaux blocs (Bby, Yaw et Wallu Sénégal) ont rapidement enflammé les débats.

Face à la montée des tensions, la gendarmerie nationale a été appelée à intervenir pour maintenir l’ordre. Ce fait rare dans l’histoire parlementaire sénégalaise illustre le niveau de tensions qui régnait dans l’hémicycle ce jour-là.

A signaler, par ailleurs, que plusieurs altercations physiques ont éclaté entre députés de la majorité et de l’opposition d’alors, avec des échanges d’insultes et des gestes violents, marquant un point bas dans les débats démocratiques du pays. Ces polémiques ont entaché l’image de l’Assemblée nationale sénégalaise. Les citoyens, témoins des scènes inédites en direct ou à travers les médias, ont exprimé leur inquiétude face à cette détérioration du débat parlementaire. Cela a également soulevé des questions plus larges sur l’équilibre des pouvoirs et la transparence des processus parlementaires.

Quasi-cohabitation

Les dernières élections législatives ont abouti à une répartition très serrée des sièges à l’Assemblée nationale. La coalition Benno, traditionnellement dominante (82 sièges (contre 125 précédemment), a perdu de nombreux sièges par rapport aux élections précédentes, en raison de la montée en puissance des coalitions d’opposition Yewwi Askan Wi (YAW) et Wallu Sénégal (80 sièges).

Cette fragmentation est à l’origine d’une quasi-cohabitation. Ce terme est utilisé pour décrire un contexte où le pouvoir exécutif, dirigé par le président Macky Sall, ne dispose pas d’une majorité claire à l’Assemblée nationale, rendant difficile l’adoption des lois et la gestion des affaires parlementaires.

Il faut, par ailleurs, souligner que l’inter coalition Yaw-Wallu s’est par la suite effritée, et même Yewwi s’est finalement éclatée suite à des divergences politiques entre Pastef et Taxawu Sénégal. Ce qui fait que presque tous les votes ont été favorables à Bby.

Après le scrutin présidentiel du 24 mars 2024 marquant l’avènement de Bassirou Diomaye Faye la tête de la magistrature suprême, il a été aussitôt agité, notamment du côté du pouvoir, l’idée d’une dissolution pour asseoir une majorité confortable.

Quelques jours plus tard, le projet de loi de révision de la constitution visant à dissoudre le Haut conseil des collectivités territoriales (Hcct) et le Conseil économique, social et environnemental (Cese), est purement et simplement rejeté par l’Assemblée nationale. En réponse à cet acte politique, le Premier ministre, Ousmane Sonko, a annoncé, dans une déclaration faite à la Primature, la dissolution prochaine de cette législature. Ce qui est acté, ce jeudi 12 septembre, soit deux années, jour pour jour, après la prise de fonction des députés. Papa Salla Gueye

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