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Imaginez un Sénégal où chaque citoyen, du villageois au citadin, se sent écouté et servi par une administration efficace et transparente. Ce rêve, longtemps perçu comme une utopie, pourrait devenir réalité grâce à des réformes audacieuses des politiques publiques.

Le gouvernement sénégalais a lancé des concertations nationales pour réformer le service public, impliquant tous les acteurs concernés. Ces discussions marquent le début d’une transformation profonde visant à aligner notre administration sur les standards internationaux de performance et de transparence. La réforme du secteur public est cruciale pour le succès des politiques de la troisième alternance. Le ministre Olivier Boucal souligne que « la qualité de l’administration publique est un atout clé pour notre compétitivité et notre attractivité, notamment pour attirer des investissements générateurs d’emplois. »

Un obstacle majeur est l’état d’esprit des fonctionnaires. Trop souvent, l’administration rime avec bureaucratie, corruption et favoritisme. Il est essentiel de comprendre les causes profondes de ces problèmes pour esquisser des solutions. De nombreux fonctionnaires, bien que correctement payés, sont démotivés. Ce n’est pas seulement une question de revenus, mais d’état d’esprit. Ils se comportent comme des enfants gâtés de la République, sans contrôle ni sanction. Chaque fonctionnaire doit comprendre que son travail est crucial pour le développement du pays.

Pour inspirer ce changement, le Sénégal pourrait revisiter l’exemple du Japon, où les fonctionnaires sont formés dès leur entrée à adopter un état d’esprit de service public, axé sur la satisfaction des citoyens. Des programmes de formation continue pourraient cultiver cet état d’esprit au Sénégal.

La planification des actions publiques doit adopter une approche ascendante, impliquant les communautés locales dès les premières étapes. Cela renforce leur sentiment d’appartenance et de responsabilité. Des mécanismes de consultation et de participation citoyenne robustes, ainsi qu’une décentralisation effective, sont nécessaires.

Les autorités devraient envisager la création d’une cellule interministérielle pour la participation citoyenne. L’engagement associatif et la participation au débat public sont essentiels pour vivifier la démocratie. Cette démarche pourrait dynamiser les relations entre les communautés et les collectivités territoriales, facilitant la co-construction de solutions efficaces et adaptées. La relation entre le pouvoir central et les exécutifs locaux, tels que les villes et les communes, est cruciale. En Norvège par exemple , les communautés sont des partenaires à part entière dans la gouvernance locale. Le Sénégal pourrait s’inspirer de ce modèle pour repenser ses relations locales.

En Angleterre, le contrôle des actions administratives combine contrôle à priori et à postériori, équilibrant prévention des erreurs et réactivité. Le Sénégal pourrait adopter une approche similaire pour instaurer un système de contrôle efficace et équilibré.

Pour une administration performante et au service des Sénégalais, il est essentiel de repenser les relations entre le pouvoir central, les exécutifs locaux et les communautés. Les réformes doivent être guidées par la transparence, la participation et la responsabilité. En adoptant une approche équilibrée du contrôle, en favorisant une planification ascendante et en renforçant les partenariats locaux, nous pouvons construire une administration plus efficace et proche des citoyens. C’est un défi ambitieux, mais réalisable avec une volonté politique forte et une coopération active de tous les acteurs. Œuvrons ensemble pour une administration qui incarne les valeurs de service public et répond aux aspirations de tous les Sénégalais.
*PhD, Exécutive MBA, Ingénieur
Président du Conseil Mondial
des Investissements et des Affaires,
Londres

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