Le verdict du juge des référés est tombé ce jeudi 15 mai 2025. Mais il ne met pas fin au tumulte. En déclarant « irrecevable » la première requête en annulation introduite par « Le journal de l’économie sénégalaise » (Lejecos), la justice a renvoyé les plaignants à leurs copies, sans pour autant éteindre la controverse. En cause ? L’arrêté du ministre de la Communication ordonnant la suspension de parution et de diffusion de certains médias, jugés non conformes au Code de la presse. Une décision brutale, qui ne décourage pas les membres du Conseil des diffuseurs et éditeurs de presse du Sénégal (Cdeps). Ces derniers sont déterminés à poursuivre le combat, et pour cause.
Selon les propos rapportés par Me Sall repris par le communiqué du Conseil des diffuseurs et éditeurs de presse (Cdeps), «l’Avocat général et l’Agent judiciaire de l’État auraient tous deux reconnu que le ministre de la Communication n’avait aucune compétence pour ordonner l’interdiction de diffusion et de parution des médias ». Autrement dit, l’autorité ayant signé l’arrêté ne serait pas habilitée à le faire. Et face à cette situation, les camarades de Mamadou Ibra Kane ne comptent pas baisser les bras.
Pour eux, «ce n’est que partie remise. Une nouvelle requête sera introduite devant le juge des référés pour juger sur le fond, de l’illégalité de l’arrêté du ministre de la communication, qui a décrété de manière arbitraire la cessation de parution et de diffusion des médias. Cet acte inique du ministre, sans aucune base légale, a provoqué la fermeture des entreprises de presse et le chômage de plusieurs milliers de professionnels des médias, mères et pères de famille, en cette veille de Tabaski 2025. La réputation des entreprises de presse en a subi un coup auprès de l’opinion et des annonceurs, bailleurs de la presse. L’État devrait en faire les frais, en payant des dommages et intérêts pour les préjudices subis».