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Le renvoi d’une élève pour port de voile à l’école privée catholique Sainte Bernadette suscite depuis mardi dernier moult réactions. Le ministre de l’Education nationale a d’ailleurs sorti un communiqué le même jour, pour rendre le voile, la croix ainsi que certains objets religieux, acceptables dans les établissements. Seulement, si l’acte administratif est d’application immédiate, les règlements intérieurs ayant été en fait modifiés, avant la publication de l’arrêté, ne peuvent être applicables que pour l’année prochaine et l’arrêté du ministre donne un délai de 60 jours aux inspections d’académie pour se prononcer.

Depuis deux mois, la question du port de voile dans certains établissements scolaires anime et tient les débats. Les sorties du Premier ministre, Ousmane Sonko, sur le sujet, ont annoncé les couleurs et des réactions
diverses ont meublé le décor.
L’école catholique fait ainsi l’objet de vives polémiques. Mardi dernier, une élève s’est présentée voilée à l’école privée catholique Sainte Bernadette. Les autorités de cet établissement ont refusé de l’accueillir en sou-
lignant que les parents sont au courant du règlement intérieur. Cette démarche de ces parents d’élèves qualifiée comme une provocation à l’encontre de l’enseignement catholique a suscité l’indignation de toute une communauté.

Selon l’établissement Sainte Bernadette, la jeune potache a passé plusieurs années scolaires avec eux dans le respect strict du règlement intérieur et cette année, elle s’est présentée voilée. Une affirmation confirmée par la mère de la
fille qui a avancé l’avoir voilée pendant les vacances. Cette situation a vite dégénéré et un arrêté du ministre de l’Education nationale est tombé, autorisant le port de voile, de la croix et d’autres objets religieux au sein des établissements d’enseignement.

Seulement, dans le dit arrêté, il est mentionné qu’il fixe les principes directeurs auxquels doivent se conformer les règlements intérieurs des établissements publics et privés d’éducation et de formation relevant du ministère de l’Education nationale, en conformité avec les dispositions fondamentales de la Constitution de la République
du Sénégal. Si l’acte administratif est d’application immédiate, les règlements intérieurs ayant été en fait modifiés avant la publication de l’arrêté, ne peuvent être applicables que pour l’année prochaine. Dans cette affaire, on aurait écho que l’inspection d’Académie a envoyé une note pour la réintégration de l’élève de Sainte Bernadette. Seule-
ment, si on suit l’arrêté du ministre, les acteurs de cet établissement sont aussi en droit de ne pas l’accepter pour cette année scolaire. Ainsi, en son article 2, l’arrêté relève : « Il est prescrit le contrôle d’approbation des règlements intérieurs de établissements d’enseignement et de formation publics et privés relevant de l’Éducation nationale. Les règlements intérieurs sont soumis à l’approbation des Inspections d’Académie».

Et d’ajouter avec l’Article 3 : « L’Inspection d’Académie, saisie d’une demande d’approbation, dispose d’u délai de soixante (60) jours pour se prononcer sur la conformité du règlement intérieur soumis. Tout règlement intérieur non approuvé est non applicable».

Au sein de l’Église catholique, Abbé Roger Gomis, dans l’une de ces sorties, avait expliqué l’identité et la mission de l’école catholique. Selon lui, ce qui fait la spécificité de celle-ci, c’est sa vision éducative centrée sur Jésus-Christ, fondement de son projet pédagogique. « Le Christ, l’homme parfait, en qui toutes les valeurs humaines trouvent leur pleine réalisation et leur unité harmonieuse. C’est dans cet esprit que l’école catholique s’engage à promouvoir « l’homme intégral », en en alliant culture, foi et vie quotidienne, dépassant ainsi le simple rôle de transmission des savoirs. Il s’agit de « former des personnalités capables de ressentir, de juger, d’agir avec les autres sans les instrumentaliser», avait-il souligné. Et de rappeler : ‘’ Cependant, cette identité chrétienne affirmée ne signifie en aucun cas repli identitaire, exclusion ou volonté de convertir au christianisme. Bien au contraire ! Inspirée par l’exemple du Christ, l’école catholique aspire à former des esprits éclairés, des cœurs généreux et des consciences droites. Ainsi, loin de s’opposer aux valeurs républicaines, cet idéal rejoint pleinement les finalités de l’école dans une société démocratique : former des citoyens libres, responsables et ouverts à la transcendance ».

DENISE ZAROUR MEDANG

editor

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