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Au moment où les relations entre les patrons de presse et le gouvernement se sont davantage détériorées à cause du fisc, de la suspension des conventions entre autres, certains jeunes journalistes souffrent également dans les rédactions. En atteste la sortie du ministre de la Communication, des Télécommunications et du Numérique. Lors du lancement de la plateforme numérique pour l’identification des entreprises de presse du Sénégal, Alioune Sall est revenu sur les conditions de travail précaire des journalistes et techniciens des médias au Sénégal. En se focalisant sur l’enquête de la Convention des jeunes reporters du Sénégal (Cjrs), le ministre révèle : «86 % des journalistes et techniciens des médias ne disposent pas de cotisations sociales ni de prise en charge médicale et ne cotisent pas à l’Institut de Prévoyance Retraite du Sénégal (Ipres). Et 61,7 % des travailleurs n’ont pas de contrat de travail formel et 54,2% ne reçoivent pas leurs salaires de manière régulière».

«86 % des journalistes et techniciens des médias ne disposent pas de cotisations sociales ni de prise en charge médicale et ne cotisent pas à l’Ipres. 61,7 % des travailleurs n’ont pas de contrat de travail formel et 54,2% ne reçoivent pas leurs salaires de manière régulière»

Face à cette situation, le ministre a souligné l’urgence d’améliorer ces conditions de travail des journalistes. «Nous ne pouvons ignorer la réalité des conditions de travail des journalistes et techniciens des médias. Ces résultats doivent nous inciter à agir rapidement et de manière concertée pour offrir à ces professionnels des conditions de travail dignes et respectueuses de leurs droits», a déclaré le ministre. Après avoir exposé les conditions de travail des reporters, le ministre de la communication a fait des révélations sur la distribution de l’aide à la presse. Il a constaté des anomalies graves qui parlent de 45% des subventions non-distribués à la presse. «Avant de prétendre distribuer l’aide à la presse pour l’année 2024 il faut au préalable étudier la distribution du fond dans les années précédentes parce que on ne peut défendre un bilan sans expliquer comment s’est déroulé la distribution. Et la première des choses que nous avons fait a été de voir durant ces cinq dernières années la répartition du fond», déclare-t-il.

«45% des 1 900 000 000 de F Cfa alloués à l’aide de la presse, soit 800 millions de F Cfa n’ont pas été injectés dans les entreprises de presse. Mais nous avons commandité un audit de l’Ige pour tirer cette affaire au clair»

Mais, regrette Alioune Sall, «curieusement, on voit que 45% des un milliard neuf cent millions, soit huit cents millions n’ont pas été injectés dans les entreprises de presse». Toutefois, le gouvernement ne compte pas rester les bras croisés face à cette situation, car, précise le ministre, un audit de l’Inspection générale d’Etat (Ige) a été commandité pour tirer cette affaire au clair. Lors de cette rencontre, le ministre de la communication a rendu public le tableau de répartition du fond alloué aux entreprises de presse privée en 2022 et 2023. Lequel place les groupes Futur média, Emedia Invest et 3M Univsel (7tv, Azoctv) parmi les principaux bénéficiaires des subventions de l’Etat. La dette fiscale des entreprises de presse a été également évoquée par le ministre de la communication. Une occasion pour lui de révéler la liste des principaux détenteurs de cette dette.

«Concernant la dette fiscale, le Groupe futurs médias (GFM) détient la plus grande part avec 40 %. Il est suivi par la Radiodiffusion télévision sénégalaise avec 28 % et le groupe Dmedia qui en possède 11 %»

D’après le ministre, le Groupe futurs médias (GFM) détient la plus grande part avec 40 % de la dette fiscale. Il est suivi par la Radiodiffusion télévision sénégalaise avec 28 % et le groupe Dmedia qui en possède 11 %. Au cours de la rencontre, Alioune Sall qui s’est basé sur la cartographie du secteur des médias au Sénégal, a révélé qu’il y a 50 quotidiens, hebdos et mensuels ; 150 sites d’information enregistrés ; 300 radios privées, commerciales et communautaires et 35 chaînes de télévision. «Selon la loi, toutes les structures audiovisuelles (radios et TV), doivent, pour être en conformité, disposer d’une autorisation délivrée par le ministre chargé de la communication (Cf art 94 loi 2017-27 du 13 juillet 2017 portant code de la presse). A ce jour, aucune structure n’en dispose, d’où la nécessité d’une régulation», regrette-t-il.

Actusen.

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