Incroyable, mais vrai. Une douzaine d’individus lourdement armés ont attaqué, dans la nuit de lundi à mardi, vers 3 heures du matin, l’hôpital de Richard-Toll. À bord d’un pick-up, les malfrats ont fait irruption dans l’établissement en escaladant le mur.
Armés de fusils et de machettes, ils se sont scindés en deux groupes. Le premier a ciblé la caisse en forçant la porte centrale, tandis que le second s’est dirigé directement vers le service des urgences. À la caisse, ces individus armés ont tenu en respect le gérant, l’intimant à ouvrir le coffre-fort, sans succès. Leur tentative ayant échoué, ils se sont rabattus sur le compte et ont fait main basse sur l’argent qui s’y trouvait. Poursuivant leurs forfaits, les assaillants se sont emparés de l’ordinateur du médecin de garde. Ce dernier, malmené, s’en est sorti avec des blessures. Cette situation inédite a plongé l’hôpital de Richard-Toll dans une psychose indescriptible.
En conférence de presse, ce mardi, les travailleurs de l’établissement sanitaire, en compagnie de leur directeur, ont dénoncé avec la plus grande énergie cet acte qu’ils ont qualifié « d’ignoble ».
Selon Dr Sidy Ahmed Becaye Niasse, directeur de l’hôpital, cet acte est indigne et a installé un climat de psychose généralisée au sein de la structure. D’après lui, la direction va poursuivre cette affaire pour que justice soit faite.
« Nous allons porter plainte contre ces malfrats qui, au-delà des dommages, ont aussi instauré un sentiment d’insécurité parmi le personnel et les patients », a expliqué M. Niasse, avant de lancer un appel aux autorités étatiques sur la nécessité de construire un nouvel hôpital digne de ce nom. « L’hôpital de Richard-Toll est dans une situation complexe. Il est entouré de part et d’autre par la menace de l’eau. Si ce n’est pas le fleuve, c’est l’eau de pluie, car il se trouve dans une sorte de cuvette », a relevé le directeur.
S’exprimant au nom du personnel, Dr Souleymane Ba, chargé des revendications du Syndicat autonome des médecins du Sénégal (SAMES), par ailleurs chef de service de la maternité de l’hôpital, considère que cet acte est d’une extrême gravité. Il a amené, selon lui, l’hôpital à cesser ses activités pendant une journée, à l’exception du service d’urgence. « C’est la panique totale. Rien ne justifie un tel acte dans ce centre hospitalier », a-t-il déploré avant d’inviter les autorités compétentes à traquer ces malfaiteurs, les arrêter et les traduire en justice.
Ibrahima MBAYE (Correspondant)