Notre télévision nationale, on l’a parodiée joyeusemen durant douze ans, l’affublant de tous les noms qui expriment le rejet voire le dégoût. Elle ne charmait plus et n’attirait plus. Elle était devenue un repoussoir et une bonne partie de la population s’était détournée de ce médium qui aurait dû être un élément fédérateur. Autrement dit, la télévision qui nous rassemble comme le stipule la réclame.
Mais voilà ! Notre confrère Racine Talla, nommé aux premières heures de la deuxième alternance, avait réussi de façon obséquieuse à nous ramener à l’époque sinistre de la télévision soviétique des années de la guerre froide. On l’avait d’ailleurs surnommé, à travers cette rubrique, Racine Brejnev Talla du nom d’un défunt secrétaire général du Parti communiste de l’Union soviétique. L’image omni- présente de l’ex-Chef indisposait et révulsait. D’ailleurs, pour une grande majorité de nos compatriotes, la RTS, c’était « Rien Tous les Soirs »..
Et c’est peu de le dire… Plutôt que de faire entrer. dans les cœurs celui qui l’avait nommé, Brejnev avait réussi, du fait de son zèle propagandiste, à le faire détester de beaucoup de téléspectateurs qui zappaient dès que la tronche de l’ex-Chef apparaissait sur la lucarne magique. La télévision nationale était ainsi devenue celle de l’armée mexicaine et de ses mercenaires de BBY qui, seuls, avaient droit d’y être montrés.
Non seulement l’opposition était interdite d’antenne mais encore toutes les émissions politiques avaient miraculeusement disparu. Sauf lorsqu’il s’agissait de montrer un monologue entre partisans du défunt régime comme lors de leur conférence de presse tenue aux heures de crime le soir de la présidentielle de 2019 pour déclarer leur candidat vainqueur au premier tour. D’ailleurs, ils avaient voulu rééditer le hold-up en mars dernier. Bien entendu, avec le pluralisme médiatique, on avait fini par ne plus se formaliser de leurs sottises, les Sénégalais ayant la possibilité de zapper et ne s’en privant heureusement pas. Avec la troisième alternance et la nomination de notre dynamique confrère, Pape Allé Niang, les lignes bougent.
C’est du moins ce que l’on peut constater avec la couverture des manifestations de ceux qui s’agitent et vocifèrent, se réclamant de l’opposition. Des émissions qui n’avaient comme invités que les gens du pouvoir déchu commencent à s’ouvrir à tous les acteurs de la vie politique et de la société civile. La parole n’est plus étouffée, elle est libérée et tout le monde s’exprime sans censure. En attendant la rationalisation des partis pour ne pas créer des embouteillages à la Rts où Pape Allé est en train de gommer les errements et pratiques antidémocratiques de Racine Brejnev qui avait réussi à y créer un climat délétère.
Diadieuf Pape Allé !
kàccoor bi – le temoin